Différents matériaux sont rejetés lors d'une éruption, qu'ils soient solides, liquides ou gazeux. Les voici plus en détails.


Les liquides

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 le Cotopaxi  59 éruptions depuis 1532 ( laves andésitiques  ) ÉQUATEUR

Les produits liquides plus ou moins visqueux, ou lave, s'échappent en coulées de la bouche d'émission à des températures variant de 600 à 1200 °C. La vitesse d'écoulement et la pente du volcan dépendent de la viscosité du magma. La vitesse est généralement de quelques kilomètres par heure. Mais, exceptionnellement, on a pu relever des vitesses de 50 km/h.

   La lave est composée, du point de vue chimique, d'oxyde de silicium (silice), de silicate de sodium, de calcium, de fer, de magnésium et autres. Sa fluidité au moment de l'émission dépend de la proportion de gaz qui s'y trouve, de sa température, mais surtout de sa composition chimique. On distingue ainsi les laves fluides et visqueuses.

   Les premières, pauvres en silice, s'écoulent en nappes de grande étendue lorsque la forme du terrain le permet et forment des volcans larges à la base avec une pente douce. La surface de ces nappes présente parfois un aspect particulier: au moment de l'éruption, une mince couche superficielle s'est solidifiée. Au-dessous, la lave a continué à s'écouler et la pellicule solide s'est alors ridée; on parle alors de lave cordée. Et, comme ces laves sont liquides, les gaz ne restent pas "emprisonnés"; donc, les laves fluides sont souvent pauvres en gaz.

   Les laves visqueuses, plus riches en silice, se répandent en coulées épaisses et courtes, dont la surface, souvent irrégulière, est hérissée de pics et d'aiguilles. Parfois, les laves de grande viscosité s'accumulent au-dessus de la cheminée du volcan et forment des pitons. Et comme elles sont visqueuses et que les liaisons chimiques de la silice sont solides, elles "emprisonnent" les gaz, ce qui cause de nombreuses explosions lors de l'éruption.

   De plus, lorsque le magma est visqueux, certains fluides restent "pris" dans la lave, ce qui peut la rendre un peu moins visqueuse, malgré la proportion de silice.


Les solides

   Les projections solides, ou pyroclastiques, sont des matériaux lancés dans l'atmosphère par des explosions. Leur nature est variable; ils proviennent de la lave solidifiée ou sont arrachés aux parois de la cheminée et au cratère par la montée du magma. On les classe selon leurs dimensions. Les blocs et les bombes sont les éléments les plus gros. Les blocs, anguleux, sont projetés à l'état solide. Les bombes sont des lambeaux de magma rejetés à l'état plus ou moins pâteux, se solidifiant dans les airs ou sur le sol. Les blocs et les bombes mesurent de 30 cm à parfois 2 mètres et même plus. Les scories sont des morceaux de lave déchiquetés, de 5 cm à 30 cm de diamètre. Les lapillis correspondent à de petits fragments de lave de 3 mm à 5 cm de diamètre. Les cendres, constituées des éléments les plus fins, sont si légères qu'elles peuvent rester très longtemps en suspension dans l'atmosphère et être entraînées très loin du lieu de l'éruption. Certaines ont même fait plusieurs fois le tour de la Terre! Tous ces produits de projection participent à l'édification du cône volcanique.

Les gaz

   Les émanations de gaz se produisent pendant les phases d'éruption qui débutent par la formation de colonnes de fumée. Mais, au cours de périodes d'accalmie, on observe souvent des dégagements gazeux appelés "fumerolles". Les masses de gaz libérés par les activités volcaniques sont assez importantes. Parmi les composants les plus fréquents, on retrouve l'eau, l'hydrogène, l'azote, le chlore, le monoxyde de carbone, les chlorures de sodium et de potassium sublimés. L'acide chlorhydrique, l'anhydride sulfureux et le gaz carbonique s'échappent surtout quand l'éruption diminue. L'ammoniaque, l'hydrogène sulfuré, le carbonate d'ammonium sont émis vers la fin de l'éruption. Finalement, on appelle "mofettes" les fumerolles formées essentiellement de gaz carbonique. Elles s'échappent par des fissures dans le sol, parfois situées assez loin du volcan lui-même.

Types de volcans

La morphologie des volcans est complexe; elle est la conséquence des diverses éruptions qui se sont succédées dans le temps, lesquelles dépendent des caractéristiques du magma, fluide ou visqueux, et de la forme de la cheminée. On a quand même pu distinguer 4 principaux types de volcans: hawaiien, strombolien, vulcanien et péléen.


Type hawaiien

   Dans ce type de volcan, l'essentiel de l'activité se réduit pratiquement à l'émission de coulées de lave très fluide, relativement pauvre en gaz. Les explosions sont peu fréquentes et s'accompagnent de rares projectiles. Les laves coulent dans de nombreuses directions et s'empilent en nappes de centaines de kilomètres de circonférence. Comme le nom l'indique, ce type est surtout présent dans les Iles Hawaii, c'est-à-dire le Mauna-Loa et le Kilauea. Des volcans semblables sont aussi présents en Islande, mais leurs dimensions sont beaucoup plus modestes.


Le volcan Kilauea, Hawaii


Type strombolien

   Ce type de volcan se caractérise par des laves un peu moins fluides que le type précédent. Cette viscosité plus élevée cause l'accumulation de gaz sous pression. Des explosions parfois assez violentes projettent divers matériaux solides dont les couches alternent avec quelques coulées de lave solidifiée. Le cône volcanique, dont la pente atteint 30 à 45°, s'exhausse lentement et se trouve sillonné de ravines où s'épanche le magma en fusion.



Type vulcanien

   Des éruptions très violentes avec des explosions de gaz entraînant d'assez grandes quantités de matériaux solides caractérisent ce type de volcans. Les laves sont très visqueuses, causant de grandes accumulations de gaz sous-pression. Souvent, après une période d'activité, la cheminée est bouchée par une croûte de lave durcie, sous laquelle s'accumulent gaz et lave. Parfois, le magma trouve une issue par des cheminées adventives mais, le plus souvent, une violente explosion fait sauter l'ancien cratère, créant ainsi une vaste dépression (appelée "caldeira") où s'édifie un nouvel appareil. Cette dépression peut aussi être causée par l'effondrement de la chambre magmatique, suite à une diminution de la pression dans celle-ci.


Type péléen

   L'origine de ce nom est due à l'éruption de la montagne Pelée en 1902, en Martinique. Cette catastrophe débuta par l'apparition brutale d'une nuée ardente, énorme masse de gaz surchauffés et de cendres, échappée d'une fissure ouverte sur le flanc du volcan. Il se produisit alors une explosion d'une violence inouïe. En quelques minutes, la ville de St-Pierre fut anéantie avec ses 30 000 habitants. Après l'éruption, la lave très visqueuse forma un dôme au-dessus du cratère, dôme sur lequel d'éleva une sorte d'obélisque. Ce dernier atteignit 476 mètres de haut avant de s'écrouler peu à peu, ruiné par l'érosion. Les édifices rocheux correspondant à ce type sont surtout formés de produits solides mélangés à des fragments de roches arrachés aux parois de la cheminée.

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