(c) WWF-Canon / Juergen Freund


© Frank Stanton, 1997

© Frank Stanton, 1997

 © Peter Bennett

Actuellement, sur ces treize familles de tortues géantes, deux ont complètement disparu. Sur l'île où elles vivaient ne restent que des squelettes et des cadavres desséchés.

La destruction des tortues aux Galapagos est principalement le fait de l'homme. Au temps de la marine à voile, les voyages dans les océans duraient de longs mois, et les équipages ne mangeaient que très rarement des nourritures fraîches. A bord des navires, baleiniers et autres, de plus en plus nombreux et éloignés de leur port d'attache, l'approvisionnement en viande devint un problème vital. Les tortues - on s'en aperçut très vite - constituaient la réserve idéale. Leur chair est d'un goût très fin et surtout, grâce à leur résistance extraordinaire, on pouvait les embarquer vivantes sans prendre le soin ni de les nourrir, ni de les abreuver (certaines tortues peuvent rester des mois sans rien absorber). On a retrouvé les livres de bord de certains baleiniers : entre 1831 et 1868, au cours de cent quatre vingt-neuf escales aux Galapagos, plus de dix mille tortues furent capturées !

  Ce chiffre est certainement très inférieur à la réalité, car on n'a pas pu lire tous les livres de bord, et tous ne mentionnent pas ces « détails »... On pourrait imaginer qu'avec l'apparition des bateaux à vapeur - voyages moins longs, cargaison plus importante -, l'hécatombe cesserait : il n'en fut rien, au contraire. Les baleines étant de plus en plus rares, il fallait trouver des animaux qui fourniraient de l'huile... Et c'est ainsi que les fabricants de matières grasses entretinrent le massacre des tortues, qui dura jusqu'à l'extermination à peu près totale, vers 1950.

Pour pouvoir sauver les onze espèces dont quelques spécimens avaient survécu, le W.W.F. (World Wildlife Fund) a voté un crédit très important d'un demi million de dollars. Ceci afin de pouvoir envoyer des scientifiques faire des études sur le terrain et afin de construire des laboratoires, ainsi qu'une pouponnière pour sauver les dernières tortues géantes.

 

Une espèce protégée

Une autre préoccupation du W.W.F. est de tenter d'éliminer, ou tout au moins de neutraliser, les prédateurs « artificiels » des tortues. Autrement dit, tous les animaux introduits par l'homme. Les chiens, les porcs et surtout les chèvres. Les porcs et les chiens détruisent les neufs ou les tortues très jeunes.