Pourrait-on
revoir des périodes de glaciation ?
Les
variations du climat font intervenir différentes échelles de temps.
On sait qu’il existe des périodes régulières de glaciation (cycle
de Milankovitch), avec des cycles d’environ 125 000 ans et ce depuis
plus d’un million d’années. Il
n’y a donc pas de raison logique pour que cette périodicité ne
continue pas.
A plus court terme, la question est qualitativement différente, car les
modifications peuvent être liées à l’activité de l’homme.
Qu’est-ce
qui fait que la pression du CO2 augmente ?
(Extrait du film "Qu'est-ce qui fait les climats")
La pression du CO2 augmente
car on en rejette dans l’atmosphère (charbon, pétrole, circulation
automobile…). Le CO2 est un gaz qui existe en très petite quantité
dans l’atmosphère, mais le fait d’en rejeter fait augmenter la
quantité de gaz, donc sa pression. En effet, la moitié du CO2 injecté
dans l'atmosphère par suite de l'activité humaine est absorbée par
l'océan et la biosphère, l'autre moitié, elle, s'accumule d'année en
année dans l'atmosphère.
Quels
sont les moyens dont on dispose pour étudier les climats dans le temps ?
Il
en existe de deux types
1) l’observation
Pour les climats récents, les chercheurs disposent d’observations
dans les carottes des sédiments. Les sédiments du fond des océans,
comme les sédiments lacustres, enregistrent l’état de la végétation
ou de la biosphère d’une époque précise et permettent de remonter
à des informations sur la température et donc le climat.
(Extrait du film "Qu'est-ce qui fait les climats")
Dans les calottes polaires à la surface de la neige, quand elle tombe
au sommet des calottes polaires, se piègent, au fur et à mesure de la
transformation de la neige en glace, des petites bulles d’air que
l’on peut analyser quand on fait un échantillonnage de carottes. Sur
la coupe représentée, on voit en noir les petites bulles d’air piégées
à l’intérieur de la glace. On sait dater approximativement cette
neige et donc mesurer la quantité d’air et sa composition à une époque
donnée, remonter à la nature de cet air et à la température de l’époque.
C’est ainsi que l’on a pu voir qu’il y avait moins de CO2 avant la
période industrielle et ce depuis les milliers d'années que dure le
climat interglaciaire dans lequel nous nous trouvons. Ceci a également
montré que la quantité de gaz présent en faible quantité (tels le
CO2, le CH4,…) a varié entre les périodes froides (glaciaires) et
chaudes (interglaciaires).
2) la modélisation
Les modèles permettent de prévoir ce qui se passe et, dans la mesure où
ils ont bien représenté l'ensemble des mécanismes qui interviennent
dans le fonctionnement du climat, de prévoir l'évolution du climat
lorsque les conditions changent. On va faire varier le CO2, la température,…
pour voir les effets de ces anomalies sur le climat. On fait de même,
par exemple, pour étudier la déforestation et ses effets potentiels
sur le climat.
(Extrait du film
"Qu'est-ce qui fait les climats")
On compare ici les températures simulées dans une atmosphère sans
changement de CO2 et une atmosphère où on injecte 1% de CO2 par an,
pour arriver à doubler la concentration en 100 ans.
Sur la figure de gauche on voit la température qui évolue chaque mois
et sur la figure de droite la différence de température entre les deux
simulations. Au début de la simulation, dans les premières années, la
température entre les deux simulations est très semblable. On voit
essentiellement à gauche les variations saisonnières, températures
chaudes en été, froides en hiver sur les continents, très peu de
variations sur les océans.
On voit également une température qui varie d’une année sur
l’autre, ceci étant dû à la variabilité du climat.
Il y a un moment où l’on arrive à avoir une grande quantité de CO2
injectée dans l’atmosphère. A ce moment, la variation entre les deux
simulations correspond alors à un échauffement plus fort sur les
continents, en comparaison avec les zones océaniques (échauffement lié
à l'augmentation de l'effet de serre).
Existe-t-il
un véritable réchauffement de l'atmosphère et ce phénomène est-il
temporaire?
On
observe depuis quelques années une augmentation très faible (de
l'ordre de 0,5°C) de la température sur Terre. On croit de plus en
plus que cette augmentation est corrélée avec l'augmentation de CO2 de
l'atmosphère. Même si l'on arrêtait maintenant les émissions de CO2,
cette augmentation va petit à petit réchauffer les océans et l'on va
voir cette augmentation de température évoluer et continuer pendant 50
ou 100 ans.
Est-ce
que l'élevage intensif joue un rôle dans l'effet de serre?
Le
CO2 n'est pas le seul gaz à effet de serre que l'homme injecte dans
l'atmosphère, il y a également par exemple l'ozone et le méthane (qui
a proportionellement augmenté beaucoup plus que le CO2 dans l'atmosphère).
Les origines du méthane sont diverses : des pertes de méthane vers
l'atmosphère se produisent depuis les systèmes d'extraction de gaz
industriels (oléoducs…); la production de méthane par les rizières
et comme la population augmente, en particulier dans les pays
asiatiques, la surface des rizières et l'intensification des cultures
se traduisent par des émissions plus importantes de CH4. Les émanations
de CH4 par le bétail, qui augmentent parallèlement à l'augmentation
de la population, entrent pour beaucoup dans les rejets de CH4. Tous ces
phénomènes se cumulent : la quantité de CH4 dans l'atmosphère a plus
que doublée depuis le siècle dernier.
Le méthane est cependant moins "ennuyeux" que le CO2, car si
l'on arrête de produire du CO2 maintenant (ce qui est actuellement économiquement
impossible), ce gaz va rester dans l'atmosphère pendant encore
longtemps (50 à 100 ans) avant de disparaître dans l'océan. Le méthane
est quant à lui un gaz beaucoup plus instable dans l'atmosphère : en
environ 10 ans il reviendrait à des taux acceptables.
Pour voir la quantité de CH4 émis diminuer, quelques changements
seraient envisageables : modifier le type d'agriculture dans les rizières
par exemple, mieux maîtriser les fuites au niveau des oléoducs…
Quelles
sont les conséquences de l’effet de serre et de l’industrialisation
sur ces phénomènes ?
Quand
on analyse la courbe de croissance du CO2 dans l’atmosphère, on
observe une croissance très rapide, presque exponentielle, qui a
commencé au 19ème siècle.
Les variations de concentration, mesurées dans les bulles d’air des
glaces polaires, étaient à peu près nulles avant le 19ème siècle.
Le fait d’augmenter le CO2 dans l’atmosphère fait augmenter
l’effet de serre, c’est-à-dire l’emprisonnement du rayonnement émis
par la Terre.
On sait aujourd’hui que cela va avoir des effets sur l’équilibre
thermique de laTerre et sur le rayonnement.
Si on double la concentration de CO2, les calculs montrent que la
variation du rayonnement est très faible, de l’ordre de 4 W/m2. mais
on pense que cette augmentation de CO2 va entraîner des variations de
température, car ce démarrage de l’augmentation de la température
va être suivi d’une augmentation de l’humidité de l’atmosphère.
L’eau va ainsi piéger encore davantage le rayonnement, donc la température
va augmenter.
Le flux de chaleur en provenance du Soleil qui arrive à la surface de
la Terre est en moyenne de 150 W/m2.