Le programme Apheis (Air Pollution and Health: A European Information System) communique les derniers résultats de l’évaluation d’impact sanitaire (EIS) de la pollution atmosphérique effectuée dans 26 villes de 12 états européens dont la France.

Les résultats de la troisième phase de ce programme confirment la conclusion d’Apheis-2 : la pollution atmosphérique continue de poser un problème de santé publique en milieu urbain en Europe.


Suivant les différents résultats de l'étude, l'etude s'est penchée précisément sur l'action de différentes particules sur l'organisme.

Plus précisément, Apheis-3 a estimé à 11 375 le nombre décès prématurés (dont 8 053 d’origine cardio-pulmonaire et 1 296 par cancer du poumon) qui pourraient être prévenus chaque année si, toutes choses étant égales par ailleurs, l’exposition à long terme aux PM 2.5* était ramenée à 20 µg/m3 dans chaque ville.


La réduction à 15 µg/m3 de ces mêmes particules entraînerait la prévention de quelque 16 926 décès prématurés (dont 11 612 d’origine cardio-pulmonaire et 1 901 par cancer du poumon).
En termes d’espérance de vie, toutes choses étant égales par ailleurs, une moyenne annuelle de PM2.5 qui n’excéderait pas 15 µg/m3 se traduirait par un gain moyen de 2 à 13 mois d’espérance de vie pour une personne de 30 ans
.

Concernant les bénéfices escomptés d’une réduction de l’exposition aux PM10** à très court, court et long termes, dans les 23 villes du programme Apheis qui les mesurent et totalisent près de 36 millions d’habitants, toutes choses étant égales par ailleurs, l’EIS indique que si l’exposition aux PM10 était réduite à 20 µg/m3 :
- 2 580 décès prématurés (dont 1 741 d’origine cardio-vasculaire et 429 d’origine respiratoire) pourraient être prévenus chaque année si l’impact est seulement estimé sur une très courte période de deux jours ;
- l’impact à court terme, cumulé sur 40 jours, serait de plus de 2 fois supérieur, totalisant 5 240 décès qui pourraient être prévenus chaque année (dont 3 458 d’origine cardiovasculaire et 1 348 d’origine respiratoire) ;
- sur le long terme (plusieurs années)3 l’impact est plus important et peut être estimé à 21 828 décès prématurés prévenus annuellement.


Pour l’indice des fumées noires (généralement considéré comme un bon indicateur de la pollution liée au trafic automobile), dans les 16 villes du programme qui le mesure (24 millions d’habitants), on estime que sa réduction à une valeur journalière de 20 µg/m3 préviendrait 1 296 décès prématurés chaque année (dont 405 d’origine cardio-vasculaire et 109 d’origine respiratoire).


En particulier, les recherches ont également montré un aspect "social" avec les conclusions suivantes :
- les hommes politiques et leurs conseillers, comprenant des utilisateurs scientifiques et politiques de nos informations, ont chacun des objectifs différents, des façons différentes de traiter les informations qu’ils reçoivent, des connaissances scientifiques et des cultures différentes, et donc autant de besoins différents en information ; - ce public est généralement peu enclin à utiliser tels quels les rapports scientifiques produits, contrairement aux scientifiques.

* PM2,5 :particules d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres
** PM10 : particules d’un diamètre inférieur à 10 micromètres


Source : http://www.apheis.net