4 aout 2008       Qui a découvert l’eau sur Mars?
                                                                                                                    ANNEE 2008
Mars: la glace goûte l'eau(Agence Science-Presse) – La glace martienne avait été découverte depuis longtemps. Il ne restait plus qu’à la... goûter. Voilà qui est fait. Pas de surprise : ça goûte l’eau!
Évidemment, ça aurait été plus facile si la sonde Phoenix s’était posé sur une banquise. Malheureusement pour les lointains Terriens, même à proximité de ce Pôle Nord martien, tout ce qu’elle a à se mettre sous la patte, ce sont des minuscules fragments de glace dans un océan de poussière. Il y a des semaines que les ingénieurs de la NASA observent ces infimes taches blanches qui brillent au Soleil puis fondent, et qu'ils espèrent pouvoir en analyser au moins une.
C’est justement en prenant une pelletée de poussière, mercredi dernier, et en la plaçant dans un de ses huit fours, que Phoenix a révélé qu’il avait enfin ramassé un peu de glace au passage. Et encore les Terriens ont-ils eu de la chance : l’échantillon, ramassé à 5 centimètres de profondeur, aurait pu fondre une fois à « l’air libre ». La température clémente a fait en sorte que c’est une sorte de neige mouillée qui est entrée dans Phoenix.
Qui a découvert l’eau sur Mars?

Les sondes mobiles Spirit et Opportunity ont détecté en 2004 et 2005 ce qu’on a supposé être des traces laissées par l’eau dans un lointain passé. Mais avant elles, en 2002, la sonde européenne Mars Express, depuis l’orbite, avait confirmé la présence de glace, sous le Pôle Sud, peut-être cachée à cet endroit depuis des centaines de millions d’années. La sonde américaine Mars Odyssey aurait détecté la même chose, sous les deux Pôles, en 2002.

Qui plus est, les fours, dont ça devait être l’activité principale —c’est-à-dire recevoir un contenu suspect, et le chauffer légèrement, à 2 degrés Celsius, pour en « renifler » ce qui s’évapore— ont été récalcitrants : depuis l’arrivée de Phoenix sur Mars le 25 mai, les analyses ont tourné court, d’abord en raison d’un court-circuit dans le premier four, puis à cause d’un fragment coincé dans un des filtres pendant deux semaines.
Pendant ce temps, le compteur tourne : la mission, qui a coûté 420 millions$ n’était censée durer que trois mois, ce qui aurait dû être largement suffisant pour faire fondre de la glace et détecter, peut-être, d’autres composants chimiques. C’est seulement jeudi dernier que le directeur du programme d’exploration Michael Meyer a annoncé une extension de cinq semaines, soit jusqu’à la fin-septembre. Au coût de 2 millions$ supplémentaires. Pendant que l’hiver martien approche et que les journées raccourcissent, au grand déplaisir des batteries solaires.
AOUT 2008
Ce n’est pas la plus grosse fracture de l’histoire récente : en 2005, une des cinq autres calottes, Ayles, s’est brisée, envoyant à la dérive une île de glace de 66 km2.L’eau douce qui tombe chaque année (en neige ou en pluie) s’accumule donc « au-dessus » du fjord, séparée de l’eau salée par un mètre de glace qui ne fond jamais. Des planctons d’eau douce et d’eau salée, de même que d’autres formes de vie, dont des algues microscopiques, se côtoient sans se visiter : un écosystème nouveau est né.
Selon les images du satellite canadien Radarsat, entre 2000 et 2002 ont commencé à apparaître d’énormes fissures dans cette glace qui ne fondait plus depuis 3000 ans. À partir de là, Warwick Vincent, de l'Université Laval, et son collègue Derek Mueller, prévoyaient déjà, en 2003, l'inévitable fracture de la calotte glaciaire. L’eau douce a immédiatement commencé à se déverser dans l’eau salée du dessous et, de là, vers l’océan. Les chercheurs ont évalué que c’était l’équivalent d’un mois des chutes Niagara : 3 milliards de mètres cube d’eau douce.
À l’été 2003, le lac s’était entièrement vidé. De son eau douce, et de son écosystème.
Marché du carbone: est-ce que ça fonctionne?(Agence Science-Presse) – Alors qu’un marché du carbone fait timidement ses premiers pas au Canada et que l’idée fait son chemin aux États-Unis, l’Europe commence à avoir assez d’expérience pour tirer un premier constat : les émissions de carbone des industries participantes continuent de grimper, et les opposants continuent d'être bruyants.
Le principe est simple : si vous polluez trop, vous payez une pénalité sous la forme de « permis de polluer », achetés à des industries qui, elles, ont réduit leurs émissions. Mais dans la pratique, le système implanté en janvier 2005 auprès de 12 000 industries productrices d’électricité, de ciment, d’acier, de pâtes et papiers, etc., s’est heurté à deux problèmes imprévus :
- certains pays de l’Union européenne ont accordé au début trop de permis de polluer; la valeur de ces permis a dégringolé de moitié, au point de menacer le marché du carbone d’effondrement; des interventions gouvernementales ont stabilisé le marché depuis, mais les pays les plus pauvres, menés par la Hongrie, menacent de se retirer de ce système qui, disent-ils, nuit à leur croissance économique;
- des compagnies et des lobbyistes efficaces ont tellement bien influencé les politiques de certains pays que l’Union européenne souhaite centraliser la gestion du marché du carbone, afin d’éviter que les plus riches n’en profitent indûment.
Une initiative... américaine!
Étonnamment, ce sont les Américains qui furent les pionniers d’une « bourse du carbone », dès les années 1970. Ils ont utilisé le principe jusqu’au tournant des années 1990 dans le but de limiter les émissions des industries responsables des pluies acides. Les autorités américaines ont également moussé l’idée de faire de ces permis de polluer une partie intégrante du Protocole de Kyoto.

Le vent a tourné avec l’arrivée au pouvoir du Président George W. Bush en 2001, et l’idée d’un marché national du carbone a été enterrée.
Exemple. Des industries énergivores (aciéries et alumineries, entre autres) s’opposent vigoureusement à des projets de lois qui les obligeraient à acheter davantage de permis. Leur lobbying a été efficace, puisqu’en Grande-Bretagne notamment, les émissions des cimenteries ont augmenté de 50% depuis 2005.
Les compagnies d’électricité allemandes (E.ON et RWE) et suédoise (Vattenfall) sont également pointées du doigt.
Même les écologistes sont insatisfaits. L’énorme lobbying, dénonce l’un d’eux dans le International Herald Tribune, « crée tant d’incertitudes sur la façon dont ce marché opère qu’à peu près personne n’investit dans des technologies plus propres en Europe ».
Mais le vent tourne : même aux États-Unis, les deux candidats à la présidence ont pris des engagements en ce sens, promettant l’institution d’un marché du carbone inspiré de celui de l’Europe. Et au Canada, le dossier progresse à petits pas entre l’Ontario et le Québec. La suite au prochain épisod
e...
Les cyanobactéries

Est-ce que tous les végétaux en milieu aquatique sont des

algues?

Non pas tous. Certains végétaux sont des algues et d’autres sont des plantes

aquatiques. Dans le langage courant, les deux groupes sont souvent confondus,

à tort, sous le nom d’« algues » malgré leurs caractéristiques différentes.

Les algues d’eau douce sont en majorité microscopiques. Cela signifie qu’une

seule de ces algues, soit un individu, ne se voit pas à l’oeil nu. Les algues

microscopiques qui vivent librement dans l’eau constituent le phytoplancton.

Celles qui recouvrent des roches ou des objets peuvent former des amas

apparents : le périphyton. D’autres algues sont macroscopiques. Il s’agit des

algues filamenteuses et des algues qui ressemblent à des plantes aquatiques.

Quant aux plantes aquatiques, elles sont toutes macroscopiques. De plus, ces

végétaux ont des tissus spécialisés formant des parties reconnaissables : des

feuilles, des tiges et des racines qui renferment des vaisseaux. Ces vaisseaux

servent à transporter l’eau et les sels minéraux pour nourrir la plante. Les

plantes aquatiques sont donc plus complexes et plus évoluées que les algues.

Les cyanobactéries sont-elles des algues?

Oui et non! Non, car les cyanobactéries sont classées dans le même groupe

que les bactéries, lesquelles sont reconnues comme étant plus primitives que

les algues

Oui dans le sens que les

cyanobactéries possèdent d’importantes caractéristiques communes avec les

algues, comme des pigments dans leur cellule, ce qui leur permet de faire de

la photosynthèse.

Pour cette raison, les cyanobactéries sont appelées également « algues

bleu vert ». L’appellation « bleu-vert » est attribuable à leurs pigments bleus

(phycocyanine) et verts (chlorophylle) qui dominent chez la plupart des

espèces.

Depuis quand existent les cyanobactéries? Habitent-elles

tous les plans d’eau?

Les cyanobactéries seraient les plus vieux micro-organismes de notre planète!

Elles dateraient de deux à trois milliards d’années! Avec le temps, elles ont

colonisé différents milieux, dont ceux d’eau douce. Elles habitent même des lacs

« en santé ». Dans de tels cas, elles n’y sont pas très nombreuses et n’y forment

pas de fleur d’eau importante ou facilement visible. Elles ne représentent pas

de risque pour la santé publique.

 

LES HUITRES

Les mortalités d’huîtres ne sont pas un phénomène exceptionnel, et les ostréiculteurs ont appris à s’en "accommoder". Néanmoins, cette année, face à l’ampleur des pertes et à la simultanéité du problème sur l’ensemble des bassins de production français, à l’exception du bassin d’Arcachon, l’IFREMER (1) travaille à en identifier les causes possibles.

Les premiers résultats mettent en avant, dans l’ensemble des zones atteintes, la présence du virus OsHV-1 (Ostreid Herpes Virus 1) et de la bactérie Vibrio Splendidus. Si la présence de cette dernière pourrait avoir facilité l’installation du virus, la seule présence de l’OsHV-1 ne semble pas pouvoir expliquer de tels chiffres de mortalité (entre 40 et 100 % des jeunes huîtres (naissains) de 12 à 18 mois). Aussi, selon les chercheurs de l’IFREMER, l’hiver doux que nous avons connu, associé à un printemps pluvieux et à une remontée rapide et saccadée des températures en juin ont probablement constitué des facteurs aggravants en débouchant sur des températures de l’eau supérieures à 19 °C et à une forte croissance du phytoplancton.

Outre ces causes, la prolifération du phytoplancton a également été examinée, mais pour la seule Bretagne. La présence d’espèces peu fréquentes, dont certaines toxiques pour les animaux marins, y a été observée, apportant un élément causal supplémentaire à la vague de mortalité que connaissent les huîtres actuellement. A ce titre, des analyses sont en cours dans d’autres régions pour rechercher l’éventuelle présence de ces organismes.

A noter que la consommation d’huîtres n’est pas concernée par cette mortalité massive, leur absorption demeurant sans risque pour l’homme. Par contre, en terme d’image ce nouveau problème qui frappe la filière ostréicole française n’est pas sans impact, notamment dans une compétition mondiale accrue où la France arrive au 4e rang avec une production annuelle de 130 000 tonnes, derrière la Chine (1ère avec plus de 83 % de la production planétaire), le Japon et la Corée du Sud.

 


http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3287

 

 

Pascal Farcy

1- Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer

 

 

50 % des espèces mondiales de primates en voie d’extinction

Dressant un état des lieux de l’état de préservation des mammifères du monde, une récente étude, financée par Conservation International (CI), la fondation Margot Marsh pour la biodiversité, le parc Animal Kingdom de Disney et l’UICN (Union mondiale pour la nature), vient de dévoiler ses premiers résultats. Fruits du travail d’experts scientifiques internationaux, les premières données divulguées s’intéressent exclusivement aux primates et singes de taille et race diverses. Retraçant pour la première fois en cinq ans l’évolution des quelque 634 espèces mondiales de primates, elles sont pour le moins éloquentes.

Selon cet inquiétant bilan, 50 % des espèces mondiales répertoriées seraient considérées comme en « danger d’extinction » par la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Un chiffre revu à la hausse en Asie où 70 % des espèces de primates apparaissent dans les catégories « vulnérables », « en danger » ou « en danger critique d’extinction ».
En terre africaine, contrairement à ce que l’on a longtemps cru, ce ne sont pas les grands singes tels les gorilles et les bonobos pour qui l’avenir est le plus incertain malgré des effectifs en baisse. Selon l’UICN, les primates de petite taille pourraient bien disparaître en premier. Ainsi, 11 des 13 espèces connues de colobes bais sont considérées comme étant soit « en danger critique d’extinction », soit « en danger ». Deux espèces se seraient déjà éteintes : le colobe bai de Bouvier aperçu pour la dernière fois il y a 25 ans, et le colobe bai de Miss Waldron’s dont le dernier spécimen fut observé en 1978 par un primatologue.

Jusqu’alors inconnues de la science, les 53 espèces de primates nouvellement recensées depuis l’année 2000 n’ont malheureusement pas inversé la tendance. En effet, il s’est avéré que la majorité de celles-ci étaient déjà dans un état avancé de déperdition et pourraient bientôt rejoindre la catégorie des espèces menacées

Une extension de station de ski abandonnée au nom du Grand Tétras

 

Attraction touristique majeure, la station de ski de Mijanès-Donezan, située en Ariège dans la région Midi-Pyrénées, a fêté en 2001 ses 40 ans d’existence. Mais, jugeant que son potentiel était loin d’être exploité à son maximum, le Préfet de Midi-Pyrénées validait en mars 2007 un projet d’extension de la station de sports d’hiver destiné à étendre de 40 % le domaine skiable.
Pourtant, à la veille d’être entamés, les travaux d’aménagement ont été suspendus. A l’origine de ce revirement, une ordonnance du juge administratif de Toulouse, prononcée le 24 juillet dernier, ordonnant l’arrêt des travaux de défrichement. Saisi par les associations le Comité Ecologique Ariégeois, Nature Midi-Pyrénées et France Nature Environnement (FNE), celui-ci a estimé que le déboisement de la vallée de la Maure, zone forestière domaniale, mettrait gravement en péril la survie du Grand Tétras, un oiseau sauvage adepte des forêts mixtes. De fait, si elles ont satisfait le Ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, les mesures compensatoires prévues pour la préservation de l’espèce n’ont pas convaincu le juge, lequel les a jugé insuffisantes.
Egalement connu sous le nom de coq de Bruyère, le Grand Tétras est inscrit à la directive européenne « oiseaux » visant à la conservation des oiseaux sauvages. Depuis 2003, il est également recensé comme espèce en voie d’extinction par la Liste Rouge des oiseaux nicheurs d’Alsace.
Mais ce statut d’espèce protégée n’a pas suffi à enrayer son déclin,  Et bien qu’étant encore présent dans le Jura et les Pyrénées, il ne dispose que d’effectifs restreints dans la région des Vosges.
Volatile sédentaire se nourrissant au gré des saisons d’aiguilles de conifères, de jeunes pousses et de baies, ce gallinacé de grande taille peine à s’adapter à un milieu naturel en constante mutation. Parmi ces nombreux bouleversements, l’uniformisation du couvert forestier et le développement des activités touristiques et de loisirs représentent les principaux facteurs à l’origine de sa disparition. Outre un régime alimentaire appauvri, ce dernier voit en effet son espace vital se raréfier sous l’action de l’homme. Une intrusion particulièrement lourde de conséquences lorsqu’elle s’opère au cours de périodes clés telles la parade nuptiale, la couvaison ou l’élevage des nichées.
A l’instar de n’importe quel écosystème naturel, la vallée de la Maure constitue une terre d’accueil pour une grande diversité d’espèces animales et végétales, toutes menacées par la cohabitation avec l’homme.

 
Alpagas

Confronté à une vague de froid exceptionnellement longue, le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence dans 11 des 25 régions qu’abrite le pays. Si les cultures agricoles sont menacées, les pâturages destinés à accueillir les troupeaux d’alpagas (1) le sont plus encore.
Phénomène climatique lourd de conséquences pour l’économie locale, le « friaje » combine des températures basses en période hors saison, des gelées et des chutes de neige et de grêle. Il a débuté cette année dès mars/avril alors que l’on n’attendait pas l’arrivée du froid avant juin.

Face à de telles conditions climatiques, les pâturages des plateaux des hautes Andes se détériorent. Particulièrement nuisible, le gel cause des dégâts irréversibles, privant de nourriture les troupeaux d’alpagas coutumiers de ces terres. S’ajoutant au jeûne, le froid contribue à affaiblir ces ruminants proches, de par leur physique, du lama. Affamés et affaiblis, ils sont plus vulnérables et, par voie de conséquence, plus sujets aux maladies.

Pour remédier à cette situation alarmante, la FAO (2) a organisé du 14 au 19 juillet une campagne d’urgence pour secourir ces mammifères en situation précaire dans les communautés de Llillinta, Antacancha, Cacuya, Pichcahuasi, Pueblo Nuevo, Ingahuasi et Pelapata de la région de Huancavelica. Dans le cadre de cette initiative, 36 800 doses d’antiparasitaires et d’antibiotiques ont été envoyées au district de Pilpichaca (Huancavelica), ce dernier comptabilisant plus de 18 000 alpagas. Soutenue financièrement par le Gouvernement belge, l’Unité de secours de la FAO a ainsi pu sauver 50 % de la population locale « estimée à 35 000 têtes d’alpagas, de lamas et d’ovins ».

Cécile Cassier

1- L’alpaga est un mammifère ruminant vivant en altitude. Il est physiquement très proche du lama
2- FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

 

Le CO2 caché de l’Occident

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’explosion des émissions de CO2 de la Chine, une équipe de chercheurs internationaux, sous la direction de l'Université de Leeds (1) en Angleterre, a estimé la part de ces émissions liées à la fabrication de produits destinés aux pays industrialisés.
Le rapport met en lumière, chiffres à l’appui, que si les émissions de CO2 de la Chine ont presque doublé ces cinq dernières années, c’est en grande partie pour satisfaire une demande en provenance de l’Occident. Lors de la présentation du rapport, Klaus Hubacek de l'Université de Leeds a déclaré : «Environ un tiers des émissions chinoises provient de la production de biens qui sont ensuite exportés - principalement vers le monde développé ». Klaus Hubacek ajoutant pour bien préciser les choses : « Ainsi, tout en travaillant à réduire leurs propres émissions de carbone, les pays occidentaux externalisent une partie de leur pollution à la Chine et à d'autres parties du monde en développement ».
Au niveau des évolutions futures, l’équipe de recherche conclut par une note très pessimiste. Estimant que, même avec les hypothèses les plus optimistes, à savoir : l’amélioration des rendements et la généralisation de la séquestration du carbone, les modèles n’indiquent qu’un ralentissement de la croissance des émissions de CO2 de la Chine et tablent sur un triplement de leur volume d’ici à 2030.

Les chiffres de ce rapport seront sans doute repris par les autorités chinoises pour étayer leur argumentaire dans le cadre de négociations climatiques post-Kyoto en cours. Afin de ne pas voir entraver la forte croissance de son économie, la Chine met en avant principalement trois arguments :
- Que par habitant ses émissions de CO2 sont encore très inférieures à celles des pays occidentaux.
- Que, si aujourd’hui les niveaux des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre sont si élevés, c’est dû essentiellement aux deux siècles de développement des pays industrialisés et qu’ils doivent en assumer la responsabilité.
- Et enfin qu’une grande partie des émissions chinoises est liée à la fabrication de produits destinés aux consommateurs occidentaux.

Il est vrai que dans leur bilan de gaz à effet de serre, les pays industrialisés se gardent bien de prendre en compte ne serait-ce qu’une estimation du CO2 généré lors de la fabrication des produits importés. Avec un déplacement massif des industries vers les pays émergents, les pays occidentaux peuvent ainsi afficher des résultats bien plus satisfaisants, un peu comme si le plus important pour eux était de faire bonne figure par rapport aux opinions publiques.
Malgré ce rapport, dévoilant ces quantités de CO2 pudiquement cachées, il a y peu de chance qu’elles soient prises en compte dans les négociations climatiques en cours et qu’ainsi chacun se retrouve réellement face à ses responsabilités

 

Manger trop épicé

Alors qu’une nouvelle législation sur les substances aromatisantes est actuellement à l’étude au sein de l’Union européenne, se pose la question de la possible nocivité pour la santé humaine d’une consommation élevée d’épices et d’herbes. Selon les propos tenus par la députée slovène Mojcar Drcar Murko, en charge du dossier, il s’agit plus de faire preuve de précaution que de répondre à une réelle inquiétude.

Ce débat quant à l’impact des épices et des herbes sur l’organisme est né de la présence massive de celles-ci dans les arômes et dans certains ingrédients intégrés à des produits alimentaires composites. En réponse à quoi, la nouvelle réglementation souhaite fixer un seuil maximal à la consommation de certaines épices et herbes.

Bien que des tests réalisés sur des souris aient révélé le caractère cancérigène de certains de ces ingrédients, ces résultats sont néanmoins à relativiser. D’une part, les éléments testés étaient des « substances biologiques dites actives qui existent dans la nature » et non les épices ingérées par les hommes « depuis des siècles » sans effet toxique constaté, à l’image du basilic ou de la noix de muscade. Par ailleurs, il n’est pas question de bannir de notre alimentation tout ajout d’épices ou d’herbes jugées potentiellement nocives, mais d’en restreindre les quantités absorbées.

Autre mesure clé avancée par la députée slovène, la désignation « arôme naturel » ne devrait plus concerner que les arômes composés à au moins 95 % d’éléments naturels.
 

Cécile Cassier----


Manger trop épicé pourrait nuire à la santé

Au gré des recommandations des agences de surveillance sanitaire, on ne cesse de nous répéter, à juste titre, qu’une bonne santé passe par une alimentation saine. Un concept que les Méditerranéens ont appliqué pendant de nombreuses années en privilégiant comme garnitures à leur assiette des légumes variés, du poisson, des fruits, des noix, de l’huile d’olive, le tout arrosé d’un soupçon de vin.
Or, si ces saveurs méditerranéennes ont un petit goût de vacances, elles ont aussi des effets hautement bénéfiques pour la santé. De nombreuses études scientifiques ont ainsi démontré que ce régime alimentaire originaire du Sud diminuait les risques cardiovasculaires et préservait de l’obésité.

Pourtant, la FAO (1) s’inquiète aujourd’hui de voir tomber en désuétude ce régime si salutaire. En effet, il semblerait qu’au cours des 45 dernières années, l’élévation du niveau de vie ait bouleversé les habitudes alimentaires des populations d’Europe méridionale, des régions de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Ainsi, l’augmentation des revenus a conduit les ménages à privilégier un régime alimentaire plus riche en viandes et en graisses. De même, ils se rendent plus fréquemment dans les lieux de restauration rapide, à l’image des « fast-foods ».
Autre facteur à l’origine de ces changements gustatifs, la multiplication dans ces régions de supermarchés, lesquels foisonnent de produits tout faits et riches en graisses. Par ailleurs, outre ces aspects pratiques, l’accession croissante des femmes au travail fait qu’elles ont de moins en moins de temps à consacrer aux fourneaux.

En conséquence de quoi, les populations établies sur les rivages méditerranéens s’adonnent aujourd’hui à un régime déséquilibré, jugé par les experts de la FAO « trop gras, trop salé, trop sucré ». En illustre l’augmentation rapide du nombre de calories consommées. Alors que la ration quotidienne en Europe est passée de 2 960 kcal dans les années 1960 à 3 340 kcal en 2002, enregistrant une hausse d’environ 20 %, des pays comme la Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, Chypre et Malte ont accru leur apport calorique de 30 %.
En tête des mauvais élèves, la Grèce affiche « l’indice de masse corporelle moyen le plus élevé » de l’Union européenne, ainsi que la « plus forte prévalence de surpoids et d’obésité ». Selon la FAO, les trois-quarts de la population grecque sont en surpoids.
L’Italie, l’Espagne et le Portugal suivent une évolution similaire puisque la moitié de leurs populations est déjà touchée par le surpoids.

A l’heure actuelle, l’ensemble des pays de l’Union européenne passe outre les recommandations faites conjointement par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et la FAO, lesquelles fixent à 30 % la part maximale des lipides dans l’apport énergétique journalier total. Un constat qui suscite bien des inquiétudes auprès des nutritionnistes, d’autant qu’il coïncide avec une diminution de l’activité physique, les sociétés modernes tendant vers un style de vie de plus en plus sédentarisé.

 

Cécile Cassier

1- La FAO est l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Le mandat de la FAO consiste à améliorer les niveaux de nutrition, la productivité agricole, la qualité de vie des populations rurales et à contribuer à l’essor de l’économie mondiale.