Une importante étude, la plus détaillée sur le sujet, menée par plus de
250 chercheurs à la demande du Conseil arctique, présente plusieurs scénarios
qui prévoient, sur la base du rythme actuel des émissions de GES et du réchauffement
attendu, d'une disparition probable de la glace arctique, en période estivale,
à la fin du 21ème siècle.
Montée des eaux
Ce rapport, qui paraîtra dans la semaine du 8 novembre indique que les conséquences
de cette fonte de la glace arctique (glaciers et permafrost) pourrait entraîner
une hausse d'un mètre du niveau des océans, affectant plus d'une centaine de
millions de personnes vivant dans des deltas, sur des îles et sur les
littoraux.
La fonte de la glace du Groenland, qui devrait elle prendre plusieurs centaines
d'années, entraînerait une montée des eaux de près de 7 mètres !
Disparition d'espèces
La disparition de la glace dans l'Arctique est aussi susceptible de provoquer la
disparition de certaines espèces de poissons et de mammifères comme l'ours
polaire.
"L'ours polaire pourrait complètement disparaître d'ici à la fin du siècle.
Il a peu de chances de survivre lorsque la glace estivale est réduite à sa
portion congrue", a précisé le WWF.
L'ours blanc se nourrit en effet essentiellement de petits phoques lovés dans
des cavités de la banquise qu'il brise en bondissant dessus.
Nouvelles opportunités commerciales
Malgré l'ampleur de la catastrophe attendue, un tel phénomène est aussi
considéré comme l'ouverture possible d'un "passage nord" pour le
trafic maritime entre les océans Pacifique et Atlantique. Et entrevoit également
de nouvelles opportunités d'exploitation de ressources halieutiques et minières
qui ne seront plus cachées par les glaces...
Il ne reste plus qu'une quinzaine d'ours dans les Pyrénées françaises
contre 200 au début du siècle, alors que leur nombre avait sensiblement
augmenté depuis l'introduction de trois ours slovènes en 1996 dans cette région.
Pourtant, la dernière ourse de souche des Pyrénées (Ursus arctos arctos),
Cannelle, a été abattue hier par des chasseurs. La sous-espèce de l'ours
des Pyrénées, pourtant protégée(1), vient donc de s'éteindre, malgré
le petit ourson (de sexe inconnu) qu'elle a mis au monde au printemps dernier et
dont les chances de survie sans sa mère sont quasi nulles.
Une battue qui n'aurait jamais dû avoir lieu
L'un des chasseurs a indiqué aux gendarmes qu'il a tiré à bout portant pour
se défendre, blessant mortellement l'animal. "Les chasseurs ont agi en légitime
défense", a précisé Jean-Marc Michel, le directeur de la Nature et des
Paysages au ministère de l'Ecologie.
Pourtant, ces chasseurs venus de la petite commune d'Urdos dans la vallée
d'Aspe (Pyrénées-Atlantiques) qui compte une centaine d'habitants, n'auraient
jamais dû organiser de battue sur ce secteur. En effet, les chasseurs étaient
informés de la présence de l'animal dans le secteur. «Nous avons repéré des
indices frais de crottes et des sites de couches samedi dernier, et nous leur
avons transmis ces informations, rage Jérôme Ouilhon, animateur du Fiep, une
association écologiste locale. Dans ce cas, un accord tacite avec les chasseurs
permet d'éviter la confrontation prévisible.
L'Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) s'insurge :
"Cela s'appelle du braconnage sur une espèce protégée. Ce n'est pas la
première fois que des chasseurs tuent des ours dans les Pyrénées : l'ours
Claude en 1994, puis Melba en 1997, puis l'ours Papillon qui avait reçu une
cinquantaine de plombs.
Cela prouve une fois de plus que l'on ne peut pas faire confiance aux chasseurs
pour protéger les espèces fragiles et qu'il devient impératif de créer des
zones refuges sans chasse pour la faune."
Jean-Marc Michel signale qu' «Après cette catastrophe écologique, nous allons
vite réfléchir à l'instauration de zones de non-chasse dans les secteurs fréquentés
par l'ourson orphelin, et par les ours de manière générale". Le préfet
des Pyrénées-Atlantiques Philippe Grégoire va prendre ce jour un arrêté préfectoral
pour suspendre la chasse dans la zone où se trouve l'ourson orphelin.
L'arrêté interdira également aux promeneurs de chiens de pénétrer avec
leurs animaux dans cette zone, a ajouté le préfet lors d'une conférence de
presse. "La zone de tranquilité" de l'ourson sera modifiée en
fonction des déplacements de l'animal.
L'ASPAS et le WWF vont porter plainte
l'ASPAS, dans un communiqué indique qu'elle "va déposer plainte contre le
tueur de Cannelle et contre le président de la société de chasse pour
destruction d'espèce protégée. Ce délit peut être puni de six mois
d'emprisonnement et de 9 000 € d'amende (art.415.3)."
De plus, L'ASPAS rappelle qu'un rassemblement co-organisé samedi avec la SPA et
le WWF pour défendre la grande faune, loups, lynx et ours, est prévu samedi 6
novembre à 14 h devant le Panthéon à Paris, ainsi qu'à Nice, Place Masséna
(entrée zone piétonne).
L’ancienne ministre de l’Environnement, Dominique Voynet, a dénoncé
"l'irresponsabilité de quelques chasseurs extrémistes", les
"tergiversations du ministre de l'Ecologie incapable de tenir tête aux
lobbies" et "la complaisance des parlementaires saisissant chaque
occasion pour rogner les dispositifs de protection des espèces sauvages et étendre
les droits des chasseurs".
La chasse aux loups continue...
Ce désastre intervient alors que 2 loups doivent encore être tués après
l'abattage de deux premiers, dans le cadre du programme gouvernemental
autorisant la "destruction" de quatre loups avant la fin de l'année
dans les Alpes.
Note :
(1) L'ours brun des Pyrénées est protégé par la convention de Berne et par
la directive européenne «Habitats».
En savoir plus :
19 nouvelles réserves de biosphère dans le réseau MAB de l'UNESCO |
||||
![]() Ces ajouts et ces modifications au réseau de la biosphère ont été approuvés par le Conseil international de coordination du Programme l’Homme et la biosphère (Man and the Biosphere, MAB) de l’UNESCO, lors de sa 18ème session, qui s’est tenue du 25 au 29 octobre au siège de l’UNESCO à Paris. Depuis 30 ans, le Programme est en première ligne pour donner une base scientifique au développement durable. Les réserves de biosphère sont des lieux reconnus par le MAB, dans lesquels les communautés locales sont activement impliquées dans la gouvernance et la gestion, la recherche, l’éducation, la formation et le suivi, cela dans l’intérêt à la fois du développement socio-économique et de la conservation de la biodiversité. Les sites désignés ou ayant fait l’objet d’une extension sont les suivants :
Le changement de zonage concerne la Réserve de biosphère de Minorque (Espagne), où la zone centrale originelle a été étendue afin d’élargir la zone maritime. Le Conseil du MAB a également examiné le cas de la Réserve de biosphère de Dunaisky en Ukraine, composante de la Réserve de biosphère transfrontalière du Delta du Danube qui s’étend aussi en Roumanie. La construction d’un canal de navigation menant à la mer Noire dans la Réserve de biosphère de Dunaisky a en effet suscité une controverse. Le Bureau a exprimé son inquiétude concernant la modification des zones, effectuée sans consultation sur le plan local, national ou international. Le Bureau a encouragé les autorités ukrainiennes à renforcer les discussions bilatérales avec la Roumanie, son partenaire dans la réserve de biosphère transfrontalière. Le bureau du MAB doit prendre une décision sur cette question après le 20 novembre, lorsque l’Ukraine aura soumis son zonage officiel final pour la réserve. |