LES ACCORDS GOUVERNEMENTAUX SUR L'ENVIRONNEMENT :

Chronologie :

1827 J.B. Fourier décrit le phénomène du réchauffement climatique par effet de serre.
1873 Fondation à Vienne de la WMO ou OMM (World Meteorological Organization ou Organisation Météorologique Mondiale). C'est le début des observations standardisées par les services nationaux.
1895 Le chimiste suédois S. Arrhénius suggère que les émissions de CO2 en renforçant l'effet de serre, pourraient entraîner une hausse de la température moyenne de la Terre.
1957 Le scientifique américain G. Plass relance le débat sur la responsabilité de l'être humain dans le changement climatique. Des mesures systématiques de CO2 démarrent à Hawaï et en Alaska.
1967 Deux scientifiques prédisent un doublement de la concentration de CO2 d'ici au début du XXI siècle et une élévation de la température moyenne de l'ordre de 2,5°C.
1972 Première conférence internationale, voir ci-dessous.

 

 

Les conférences, accords, protocoles et autres chartes gouvernementales :

Bien que des études écologiques bien plus anciennes aient été faites, c'est seulement pendant la première grande crise pétrolière que les états commencèrent à prendre conscience des problèmes écologiques posés par le "développement" des pays industrialisé à la mode occidentale. Les Nations Unies ont commencées à organiser la première grande conférence sur l'environnement en 1968, et trois ans plus tard, du 5-16 juin 1972, se déroula à Stockolm l'United Nations Conference on the Human Environment (UNCHE) dont le but était de trouver de moyens d'actions pour préserver l'environnement et d'accorder les états sur leur application.

Tous les textes sont disponibles auprès du secrétariat général des Nations Unies, sur simple demande puisque leur publication est incluse dans les clauses des conventions, ou sur le site internet : www.un.org.

Conférence de Stockholm 5-16 juin 1972 (UNCHE) :

Participation :
113 pays mais à l’exception de la Roumanie et de la Yougoslavie, les pays de l’Est étaient absents, pour protester contre le refus d’admettre l’Allemagne de l’est avec statut de participant à part entière.
1500 délégués de gouvernements, 600 à 700 observateurs non gouvernementaux officiels, 1300 journalistes et des milliers de gens intéressés.
La Conférence était "entourée" de forums parallèles:
- le Forum sur l’environnement, financé par le gouvernement suédois et animé par l'ONG "Les amis de la Terre"
- le Forum du peuple, organisé et financé par une quarantaine d’organisations politiques, économiques et syndicales suédoises.
- la conférence tenue par le groupe Dai-Dong, un groupe transnational de savants et de philosophes qui a publié en 1970 un avertissement : la déclaration de Menton. Elle faisait le point sur les dangers que court notre environnement.

Contexte général :
Au départ, quand les N.U. ont convoqué la Conférence de Stockholm, en 1968, le but de celle-ci était de créer une prise de conscience du public des problèmes environnementaux. Trois ans plus tard, quelques mois avant la Conférence, Mr. W. Bassow (Senior Public Affairs Officer de la CNUEH) déclarait que ceux-ci n’avaient plus besoin de publicité. En conséquence, l’Assemblée Générale des N.U. déclara que la Conférence devrait être orientée vers l’action, et que des décisions devraient être prises pour traiter les problèmes qui seraient discutés à Stockholm.

Un plan d’action, composé de trois parties, fut alors préparé par le Secrétariat de la Conférence :
- la Déclaration sur l’Environnement Humain
- la mise en place d’un système global de monitoring ("Earthwatch")
- la mise en place d’une unité, au sein de l’organisation des N.U., concernée par l’environnement (le futur UNEP)
Un des problèmes majeurs de la Conférence fut les divergences de vue existant entre les pays du Nord et ceux du Sud. En effet, pour les pays industrialisés, le concept de la gestion internationale des ressources offrait les espoirs de voir apparaître une solution aux problèmes de pollution. D’autre part, les pays en développement considéraient que la pollution était un problème de pays riches, qui ne pourrait être traité dans leur pays qu’une fois les autres problèmes résolus.

"La Conférence de Stockholm de 1972 ne fut pas saluée par l’enthousiasme unanime de tous les Etats en développement, loin de là. D’aucuns voyaient dans les problèmes d’environnement une réaction contre les pollutions, essentiellement industrielles, et ne se sentaient donc pas concernés. D’autres craignaient que les fonds nécessaires pour améliorer l’environnement ne soient prélevés sur les disponibilités - déjà insuffisantes - destinées aux développements. Enfin, tous ou presque, estimaient qu’en eux-mêmes ils étaient en tout cas trop pauvres pour participer au nouveau mouvement"

Une réunion de préparation organisée par les N.U. se tint à Founex en Suisse en 1971 et parvint à réconcilier quelque peu les avis. A cette occasion, les pays du Nord admirent la proposition des pays du Sud selon laquelle "le manque de développement pouvait être un facteur de dégradation environnementale, au même titre que le développement".

L’agenda de la conférence se présentait en 6 points:
· les problèmes environnementaux des établissements humains
· la gestion des ressources
· l’identification et le contrôle des polluants de portée internationale
· les aspects sociaux, économiques, informationnels et éducationnels de l’environnement
· l’environnement et le développement
· les problèmes organisationnels de l’établissement d’une nouvelle structure aux N.U.

Déclaration de la Conférence des Nations-Unies sur l’environnement :
La Déclaration adoptée par la Conférence de Stockholm reflète le consensus politique atteint en ce qui concerne les relations entre l’environnement et le développement. Elle contient 26 principes "qui inspireront et guideront les efforts des peuples du monde en vue de préserver et d’améliorer l’environnement" (Déclaration, préambule)

Le préambule reconnaît que les différentes activités humaines provoquent des dommages à l’environnement. On y trouve notamment:
· l’idée que "l’homme est à la fois créature et créateur de son environnement et que "les deux éléments de son environnement, l’élément naturel et celui qu’il a lui même créé, sont indispensables à son bien-être et à la pleine jouissance de ses droits fondamentaux, y compris le droit à la vie même" (Préambule § 1) On trouve plus loin, dans le paragraphe consacré à la population, l’affirmation que "les hommes sont ce qu’il y a de plus précieux au monde" (préambule, § 5)
· la reconnaissance du fait que "dans les pays en voie de développement, la plupart des problèmes de l’environnement sont causés par le sous-développement". En conséquence, "les pays en voie de développement doivent orienter leurs efforts vers le développement, en tenant compte de leurs priorités et de la nécessité de préserver et d’améliorer l’environnement" (Préambule § 4)
· l’idée que la conservation de l’environnement est primordiale pour l’humanité, pour les générations présentes et à venir (Préambule, § 6)
"(…) Défendre et améliorer l’environnement pour les générations présentes et à venir est devenu pour l’humanité un objectif primordial, une tâche dont il faudra coordonner et harmoniser la réalisation avec celle des objectifs fondamentaux déjà fixés de paix et de développement économique et social dans le monde entier" (préambule, § 6)
· la mise en évidence de l’importance de la participation des différents acteurs de la société pour façonner l’environnement futur de l’humanité et la nécessité de coopération entre les pays pour préserver et améliorer l’environnement (Préambule, § 7)
"Pour que ce but puisse être atteint, il faudra que tous, citoyens et collectivités, entreprises et institutions, à quelque niveau que ce soit, assument leurs responsabilités et se partagent équitablement les tâches. Les hommes de toutes conditions et les organisations les plus diverses peuvent, par les valeurs qu’ils admettent et par l’ensemble de leurs actes, déterminer l’environnement de demain. (…) (Préambule, § 7)

Parmi les 26 principes, on retrouve:
· les droits des êtres humains à un environnement viable et la responsabilité de l’homme vis-à-vis de l’environnement (Principe 1)
· les principes 2, 3, 4 et 5 soulignent également la responsabilité de l’homme dans la préservation de la nature et l’exploitation des ressources renouvelables et non renouvelables, qui est liée à la planification pour le développement économique (principe 2)
· Les principes 6 et 7 abordent les problèmes de rejets de matières toxiques ou d’autres matières et de la pollution des mers.
· Les principes 8 à 17, pour une grande partie basés sur les conclusions de la réunion de Founex, suggèrent différents moyens et possibilités d’intégrer les préoccupations de développement et d’environnement. Ces principes, à l’origine, avaient pour but de répondre aux préoccupations des pays en voie de développement qui craignaient que les actions environnementales mises en place à Stockholm entravent leur développement économique et social.
· Le principe 18 traite des contributions des sciences et techniques "pour déceler, éviter ou limiter les dangers qui menacent l’environnement et résoudre les problèmes qu’il pose".
· Le principe 19 recommande la diffusion de l’éducation à l’environnement.
· Le principe 20 souligne l’importance du transfert d’informations et des données d’expérience, ainsi que des techniques intéressant l’environnement, vers les pays en voie de développement.
· Le principe 21 contient deux concepts importants: d’une part, la souveraineté des Etats par rapport à l’utilisation de leurs ressources et d’autre part, le devoir des états de ne pas causer des dommages à l’environnement à l’extérieur de leur frontière.
· Le principe 22 souligne le devoir des Etats à coopérer pour développer des règles de responsabilité internationale et d’indemnisation des victimes de la pollution ou d’autres dommages écologiques provoqués en dehors des frontières par les activités des Etats dans leur propre pays.
· Le principe 23 introduit le fait que les normes doivent être relatives aux capacités de chacun.
· Le principe 24 recommande la coopération internationale en ce qui concerne les questions internationales se rapportant à la protection et à l’amélioration de l’environnement.
· Le principe 25 traite le rôle des organisations internationales dans la préservation et l’amélioration de l’environnement.
· le principe 26 recommande l’élimination et la destruction des armes nucléaires

Documents résultants :
Deux documents sont issus des travaux de l’UNCHE:
· la Déclaration de la Conférence des Nations-Unies sur l’environnement - Declaration of the UN Conference on the Human Environment - de caractère juridiquement non contraignant
· le Plan d’Action pour l’environnement - Action Plan for the Human environment

Plan d’Action pour l’environnement :
Ce plan contient 109 recommandations, divisées en 5 grands thèmes:
· Aménagement et gestion des établissements humains en vue d’assurer la qualité de l’environnement (Recommandations 1 à 18)
· Gestion des ressources naturelles au point de vue de l’environnement (Recommandations 19 à 69)
· Détermination des polluants d’importance internationale et lutte contre ces polluants (A. La pollution en général, B. La pollution des mers, Recommandations 70 à 94)
· Aspects éducatifs, sociaux et culturels des problèmes de l’environnement et question de l’information (Recommandations 95 à 101)
· Développement et Environnement (Recommandations 102 à 109)
Dans ce chapitre, se traduit de nouveau le consensus politique sur le problème des relations entre l’environnement et le développement. Ces recommandations envisagent notamment des mesures pour protéger les intérêts commerciaux des pays en voie de développement dans le contexte des politiques environnementales, ainsi que le transfert de la technologie environnementale (recommandations 103 et 108) et le besoin de procurer des ressources supplémentaires pour financer des actions environnementales internationales (recommandations 107 et 109)

Mécanismes de suivi :
Le PNUE (UNEP) - Programme des Nations Unies pour l’environnement - a été institué par l’assemblée générale des Nations-Unies à la suite de la Conférence de Stockholm, (Résolution 2997, XXVII). Le PNUE, seul organisme à vocation générale en matière d’environnement, est un organisme subsidiaire de l’Assemblée Générale de l’ONU. Il est chargé d’être le "catalyseur" d’actions en faveur de l’environnement, c’est-à-dire devant stimuler l’action d’autres institutions et éventuellement celles d’Etats. En appliquant le plan d’action adopté par la Conférence de Stockholm, le PNUE devait envisager 3 types d’actions - évaluation, gestion de l’environnement et mesures d’appui - dans les grands secteurs qui lui étaient confiés : établissements humains, santé de l’homme, écosystèmes terrestres, océans, développement et catastrophes naturelles. Il est administré par un conseil de 58 membres (siège à Nairobi)

 

On le voit, beaucoup de grandes idées ne datent pas d'hier, cependant il faut préciser que cette conférence a eu lieu plus d'un siècle après les premiers avertissements scientifiques et avant les grandes années de l'ultralibéralisme Regannien et Tatchérien dont l'inventaire des conséquences désastreuses sur l'environnement ne fait que commencer... Curieusement, les années 80 suivant la "prise de conscience collective" virent une multiplication incroyable des pillages et destructions des ressources planétaire.

A l'époque, les scientifiques disaient qu'il fallait réagir vite pour éviter le désastre et stopper immédiatement les rejets polluants. Plus de trente ans après, M. Gorges W. BUSH, président américain déclarait que les état-unis d'amérique ne se préocuperaient plus de réguler leurs émissions de CO2 qui d'ailleurs étaient au contraire bénéfiques. On mesure l'étendue des progrès effectués.

Quand aux armes nucléaires, la France faisait de nouveaux essais en 1995 et depuis 1972, trois pays affirment s'être dotés de la dissuation nucléaire. L'élimination a donc, là encore, été rondement menée.

La conférence de Stockolm, cependant, a fait des petits : en 1985, la convention de Vienne s'interroge sur la protection de la couche d'ozone et en 1987, le protocole de Montréal approfondi les décisions sur les gaz qui détruisent la couche d'ozone. En 1992 eu lieu la grande conférence de Rio, le sommet de la Terre. Il aura quand même fallut attendre 20 ans pour faire une nouvelle réunion dont l'ordre du jour était globalement : "bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"

 

Conférence de Rio de Janeiro, "Sommet de la Terre" 3-14 juin 1992 :

Participation :
108 chefs d'états, plus de 150 pays. 47 000 personnes dont plusieurs milliers issues d'organisation non gouvernementales. Cette fois-ci aussi la Conférence était entourée de forums parallèles auxquels ont assité environ 17 000 personnes.

Contexte général :
Stockolm a adopté des idées mais les vingt années qui se sont écoulées ont vus une déterioration sans précédent de l'environnement, il y a eu d'ailleurs d'autres conférences sur certains aspects de cette déterioration, notamment sur la désertification (1989), les risques dûs à la montée des océans (1989) et la raréfaction de la couche d'ozone (1987 et 1990).

Les travaux préparatoires de la Convention-cadre ont commencé en 1988 lorsque l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 43/53 qui considérait l'évolution du climat comme une préoccupation commune de l'humanité. La même année, l'UNEP et l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ont créé le Groupe intergouvernemental d'experts pour l'étude des changements climatiques (IPCC ou GIEC), chargé d'étudier la gravité potentielle et les incidences du changement climatique mondial et de proposer un éventail de mesures applicables. Le premier rapport d'évaluation de l'IPCC a été publié au mois d'août 1990 et examiné lors de la deuxième Conférence mondiale sur le climat tenue dans le courant de la même année.

Dans ce rapport, le Groupe notait, entre autres, qu'à sa session de 1989, l'Assemblée générale des Nations Unies avait constaté que les instruments juridiques et les institutions concernant l'évolution du climat n'étaient pas suffisants et qu'une convention-cadre sur les changements climatiques s'imposait. En décembre 1990, l'Assemblée générale a créé le Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une convention-cadre concernant les changements climatiques, appuyé par le PNUE et l'OMM. Les négociations ont commencé en février 1991 et se sont poursuivies parallèlement aux travaux du Comité préparant le "Sommet de la Terre", et ce, dans l'espoir que le texte de la Convention serait prêt à être signé par les gouvernements au Brésil.

Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques :
La convention cadre proprement dite contient 26 articles mais la conférence de Rio a donné naissance à d'autres protocoles et chartes notement sur la gestion des forêts ainsi que sur le développement durable.
Article 1: les définitions nécessaires à la compréhension de la convention.
Article 2: l'objectif de la convention est de stabiliser la pollution pour établir un développement durable.
Article 3: il faut préserver l'équilibre climatique pour pouvoir continuer à se développer mais attention "Il convient d'éviter que les mesures prises pour lutter contre les changements climatiques (...) constituent un moyen d'imposer des discriminations arbitraires ou injustifiables sur le plan du commerce international, ou des entraves déguisées à ce commerce".
Article 4: toutes les parties s'engagent à produire des rapports de leurs pollution et des effets de leurs politique. Elles s'engagent à coopérer pour réduire l'impact des changments climatiques. Les futures conférences des parties veilleront à la bonne application des mesures et à la définitions de nouveaux objectifs.
Article 5: les parties doivent soutenir des programmes internationaux, et coopérer avec les pays en développement pour les soutenir.
Article 6: les parties doivent informer le public et mettre à disposition leurs rapports et résultats.
Article 7 et 8: dispositions sur les conférences des parties, et le secretariat.
Article 9 et 10: un organe de conseil scientifique doit assurer le suivit des recherches sur le climat et assurer le transfert des technologies permettants des améliorations, surtout envers les pays en développement, un organe de mise en oeuvre devra aider la conférence des parties à assurer sa tache.
Article 11: la gestion des finances devra être transparente.
Article 12: conformément aux articles précedents, les parties devront fournir au secrétariat les données sur leurs émissions et les résultats obtenus.
Article 13: la conférence des partie étudiera la mise en application de la convention.
Article 14-26: procédures et dispositions réglementaires diverses.

Documents résultants :
La convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques préliminaire aux protocoles d'accords intergouvernementaux.
La convention sur la diversité biologique.
Les deux conventions sont considérées comme juridiquement contraignantes.
· Action 21 : Un programme d’action d’ensemble pour des mesures à prendre à l’échelle de la planète dans tous les domaines du développement durable.
· La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement : une série de principes définissant les droits et les responsabilités des Etats.
· La Déclaration de principes concernant les forêts : un ensemble de principes fondamentaux pour une gestion durable des forêts du monde.

Mécanismes de suivi :
Beaucoup de bureaux, commissions, groupes de conseils, chargés de missions et de consultations...etc... ont vus le jour un peu partout dans le monde depuis la création de l'UNEP. Malgré un souci de non-redondance formulé dans le texte de Stockolm, la souveraineté nationale a d'autres impératifs et nous ne recencerons pas ici la multitudes d'organismes gouvernementaux ou pas qui rédigent et produisent des études et rapports sur l'environnement.

Par la suite :
Lors de la première Conférence des parties, qui s'est déroulée à Berlin en mars-avril 1995, les pays qui avaient ratifié la Convention ont examiné les prévisions concernant les émissions de gaz en l'an 2000 et ont conclu que les engagements existants étaient insuffisants. Ils ont convenu de fixer de nouveaux objectifs pour diminuer encore les émissions de gaz après l'an 2000. Les négociations sur ces nouveaux objectifs devaient être menées à bien d'ici à 1997.

Depuis Rio, plusieurs conférences des parties visant à établir des protocoles ont eu lieu, à Berlin, Kyoto, Buenos Aires, Bonn et enfin, La Haye. Les résultats ont été globalement les suivants :
-Les scientifiques sont parvenus à un consensus sur les gaz incrimminés dans la déterioration de l'environnement.
-Les pays industrialisés doivent réduire leurs pollutions mais, actuellement les accords ne sont pas encore ratifiés.
-Comme c'est bien trop difficile pour les plus gros pollueurs comme les USA de respecter les accords, on a établi des quotas d'émissions commercialisables entre les états "propres" et les autres. Les plus gros pollueurs qui sont aussi les plus riches pourront donc payer les petits pays pour qu'ils s'équipent de matériel propre au lieu de réduire leurs propres émissions.

 

Il faut retenir deux choses :
-Les réductions des pollutions prévues sont régulièrement revues à la hausse et considérées insuffisantes alors qu'elles n'ont pas encore commencés.
-Les réunions ne sont pas parvenues à un accord donc toutes les décisions sont reportées, et ce depuis la première conférence de Stockolm.

Nous vous épargnerons la dissection des accords postérieurs, La Haye, Kyoto, Johannesburg ... etc. C'est toujours le même jeu : beaucoup de bruit et d'agitation et au final, il ne se passe rien.

 

 

 

Pourquoi ces accords ne servent à rien :

D'abord parce qu'ils sont trop lents. Aujourd'hui plus de 150 ans après les premiers avertissements nous en sommes toujours à repousser les échéances parce que personne n'essaie de les tenir. En 1992, à Rio, avaient été décidés des réduction pour l'an 2000. Elles furent repoussées, et en 2001 sont en discussion des réductions pour 2008-2016 ! Et encore, ces accords ne sont même pas effectifs puisque signé par seulement 38 pays (50 sont nécessaires), on peut mesurer l'écart entre les 113 pays de Stockolm et les 108 de Rio. Il est tellement commode "d'ajourner" les décissions, mais quand on ajourne pendant un demi siècle et que les premières personnes qui ont signées les accords sont mortes de vieillesse il serait plus juste de dire qu'il n'y a pas d'accord.

Peut-être commenceront nous à nous mettre d'accord pour ralentir notre pollution d'ici la fin du XXIème siècle...

De plus, ces accords ne peuvent entrainer de sanctions, quelles sanctions pourraient-elles être prises contre la puissance économique et militaire de Etats-Unis d'Amérique, premier pollueur de la planète ? Et qui oserait ? Sans compter que les pays ne sont même pas obligés de signer ces conventions. Mais est-il plus respectable de promettre d'agir sans rien faire que ne rien promettre du tout ? Nous devrions avoir au moins le courage cynique d'avouer que nous marchons à l'argent facile et non aux grandes idées...

Les textes mêmes des conventions internationnales ne sont pas crédibles :
Dans tous, il est question de "bonne foi" (Convention cadre Rio 1992 article 14 §6, Déclaration sur l'environnement et le développement principe 19 et 27) qui est encore assez naif pour mettre le sort de la planète aux mains de la "bonne foi" de nos dirigeants ?
Il est question de coopération entre les peuples, de vie respectueuse de la planète et de toutes les formes de vies (UNCHE préambule et principe 11 et 24, Convention cadre Rio 1992 article 4 §1 alinéas c b e g h i)... Les chefs d'états ont signés des phrases qu'ils considèrent tous comme des utopies.
Il est aussi fait un parallèle bien curieux, celui de "l'exploitation" des ressource et celui de "l'harmonie" avec la planète. Comment peut-on exploiter quoi que ce soit d'une manière harmonieuse ? Il est encore question de "développement durable" (Rio 1992) et de "consommation raisonnée des ressources non-renouvelables à travers une gestion attentive" (Rio également), comment la consommation, raisonnée ou pas, de quelque chose qui ne peut pas se renouveller peut-elle être durable ?
Et surtout l'omniprésence des clauses d'échanges de technologies par une coopération avec les nécessiteux, à l'heure où l'on se pose la question du brevetage des gènes, après avoir breveté et privatisé tout ce qui pouvait l'être, ces belles phrases sont plus que jamais garantes de l'absence totale de crédibilité de ces accords.

Les Nations Unies nous disent que ces accords ont débouchés sur des résultats : création d'un organisme de ceci ou de cela, bureau de conseil international pour la sauvegarde des patrimoines...etc... Les organismes sont tellement nombreux que même les personnes concernées ne les connaissent pas tous, heureusement que les textes signés disent expréssement qu'il faut "éviter les redondances et les doublons" !
Mais il y a malgré tout eu un résultat : la hausse des besoins en papier pour l'édition des innombrables rapports, études et autres, et la destruction d'un quantité toujours plus grande de l'environnement par la culture des conifères partout, seuls aptes à pousser assez vite pour nos besoins grandissants !

Parallèlement, les états organisèrent la mondialisation du commerce, d'une manière bien plus rapide d'ailleurs puisque vieille d'une trentaine d'année seulement des accords sont déjà bien établis. Alors qu'il est question partout dans les accords environnementaux de "souveraineté nationale" les accords commerciaux tendent au contraire à la suprimer car elle constitue une "entrave non nécessaire au commerce". Voir à ce sujet les clauses qui constituaient l'Accord Multilatéral sur l'Investissement (AMI) et toutes les nouvelles mesures du même ordre que nous mitonne l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce, ou WTO World Trade Organization).

Une question se pose : Depuis quand les responsables du commerce, de l'économie et des finances sont-ils aptes à juger des problèmes sanitaires et environnementaux ?

Dans cette "aube du nouveau millénaire" propice aux découvertes les plus incroyables, la réponse vient de tomber : depuis aujourd'hui. Suite à la protestation d'un grand nombre de personnes, la France a reconnu la nocivité et interdit l'usage de l'amiante (dont les effet sont pourtant connus depuis le début du siècle). Le Canada, grand exportateur de cette dangereuse marchandise a porté plainte devant l'organisation de règlement des différents de l'OMC pour "atteinte à la production et à l'exportation canadienne violant les règles de la libéralisation du commerce", ce qui est déjà assez sidérant ! Pourquoi ne pas réclamer le droit de vendre des produits intoxiqués dans tous les pays même ceux qui les interdisent ? Pourquoi ne pas supprimer toutes les lois nationales et toutes les lois tout court qui, après tout, ne font qu'entraver le commerce ? Mais le pire est qu'un jugement a été rendu ! le commerce international s'autoproclame donc juge et garant de notre bonne santé... peu importe le résultat du jugement, le vrai résultat est là.

Comment voulez-vous, dans ces conditions que les états se préocupent réellement de l'environnement alors qu'ils ne sont même plus capables de protéger la santé de leurs citoyens...

Tout n'est cependant pas négatif tout de même. En effet, la création du PNUE après la conférence de Stockholm a vu en 1988 la naissance d'IPCC ou GIEC, groupe intergouvernemental d'experts qui ont pour fonction de faire avancer nos connaissances sur le climat. Ils fournissent d'ailleurs un travail d'une grande qualité mais... ce travail ne sert pas à grand chose si aucun état n'en tient compte dans ses politiques.