L'augmentation du CO2 dans les océans menacerait la vie aquatique |
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Tortue marine crédit : notre-planete.info Le colloque a rassemblé les scientifiques des plus grandes institutions océanographiques du monde entier pour discuter de la façon dont l'océan pourrait être affecté par des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique plus élevés et pour développer des axes de recherche prioritaires pour étudier ces effets dans le futur. Ils ont également été amenés à discuter des conséquences environnementales potentielles induites par les propositions d’utiliser l'océan pour séquestrer le CO2 atmosphérique en excès, qui est l'un des gaz à effet de serre les plus importants. Un rapport sur les conclusions de la réunion, précise que l'océan est l'un des plus grands réservoirs naturels de carbone sur terre et qu’il absorbe chaque année approximativement un tiers du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Selon les recherches menées par Christopher Sabine de la National Oceanographic and Atmospheric Administration aux Etats-Unis (NOAA, administration océanographique et atmosphérique nationale, agence d'Etat membre de la COI), l'océan a absorbé approximativement 120 milliards de tonnes de carbone produites par les activités humaines depuis 1800. L'IOC signale qu'environ 20-25 millions de tonnes de CO2 sont rajoutées chaque jour dans l’océan. L'absorption du dioxyde de carbone par les océans est considérée comme un processus bénéfique qui réduit la concentration du CO2 dans l'atmosphère et atténue son impact sur les températures globales. Cependant, il y a une inquiétude croissante sur le prix à payer pour ce service. Pour les participants au colloque, il est maintenant bien établi que d’ici le milieu de ce siècle, le poid de l’accumulation du CO2 entrant dans l'océan mènera à des changements de pH ou d’acidité des couches supérieures qui seront d’une ampleur trois fois plus importante et 100 fois plus rapide que ceux subis entre les périodes glaciaires. Des changements aussi brutaux du système du CO2 dans les eaux de surface des océans n’ont pas été observés au cours de plus 20 millions d’années d’histoire terrestre, ont conclu les participants au colloque. Les résultats initiaux des observations, des recherches et des modèles conduits jusqu'ici et présentés au colloque indiquent que dans un monde à fort taux de CO2 : · l'océan serait globalement plus acide, et serait également plus stratifié dans les hautes latitudes. En outre les concentrations en nutriments dans les eaux de surface des régions de hautes latitudes seraient inférieures, les eaux de subsurface seraient moins oxygénées, et le phytoplancton subirait une exposition accrue à la lumière du soleil. Ces changements affecteraient beaucoup d'espèces et changeraient la composition des communautés biologiques dans une proportion et d’une façon qui ne sont pas encore prévisible et compréhensible à ce jour. · beaucoup d'organismes contenant du carbonate de calcium, dont certaines espèces de plancton et coraux, et également des organismes non carbonatés, ne pourraient plus se développer et se reproduire efficacement si le CO2 était supérieur et les niveaux de pH inférieurs. L’élévation des températures - combinées avec une augmentation du CO2 et une diminution du pH - constitue une menace sérieuse pour les récifs coraliens, menant probablement à l'élimination de certains récifs avant la fin de ce siècle Les participants au colloque soulignent que bien que l'impact du changement climatique sur l'océan ait été beaucoup discuté, l'impact chimique et biologique direct du CO2 lui-même a été en grande partie négligé. Cependant, ils ont conclu que des changements sont clairement en cours et que leurs impacts peuvent être importants et déstabiliser sérieusement les écosystèmes marins. Leur rapport signale le besoin de continuer les recherches et il identifie les axes prioritaires, afin de mieux comprendre les changements qui ont lieu et leurs conséquences, et d’en tenir compte pour mieux documenter les décisions politiques dans ce secteur. En savoir plus : |