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La
plongée est pratiquée depuis des siècles et pas
uniquement pour pêcher ou pour explorer, mais aussi pour
affronter les forces marines et quérir des pouvoirs. Ces
plongées sont pour quelques-uns des voyages initiatiques,
tel ceux de Glaucos, le pêcheur devenu poisson, de Jonas
et de son homologue Nicolas, "l’homme de mer"
des légendes.
La baleine de Jonas, comme d’autres mammifères, permet
à l’homme de devenir un héros en effectuant un voyage
sous la mer. La baleine engloutit le héros sans le dévorer
et le régurgite transformé moralement. Les plongées
peuvent être aussi des défis suprêmes et conférer
l’immortalité à ceux qui les pratiquent, mais c’est
une immortalité dans la mort. Tels ne sont pas les désirs
de ceux qui veulent vivre sous la mer au XXe siècle
!
Construire sur la mer et sous la mer est un projet élaboré
par ceux qui explorent le fond des eaux et par ceux qui
croient qu’ailleurs sont des mondes meilleurs. Vivre
sous la mer, pour retrouver ses origines, fuir le monde
des terriens, à l’instar du capitaine Nemo, est le désir
de celui qui ne veut plus retourner parmi les siens.
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Les
villes sous la mer telles que veulent en construire,
depuis bien des années (1958), quelques architectes, au
contraire des villes et palais des légendes, ne peuvent
pas consister en la reproduction d’habitations
terrestres. Les contraintes physico-chimiques obligent les
créateurs à proposer des formes particulières. Nous ne
parlons pas de la vie dans les sous-marins, réelle mais
conçue et développée pour des raisons utilitaires ; les
architectes dont il s’agit n’envisagent que de futures
cités du bonheur, selon un mode de vie nouveau.
Les terriens, faute de vivre sous la mer, préfèrent
apprendre ce que sont ces abysses et profiter des
connaissances scientifiques tout en continuant à rêver.
La science n’est pas opposée à l’imaginaire. Les
abysses gardent leur mystère et leurs secrets, puisque,
toujours fascinés par la mer et la vie sous-marine,
dessinateurs, romanciers, peintres, poursuivent l’œuvre
des peuples de la mer en créant de nouvelles cités
sous-marines, de nouvelles sirènes et de nouveaux dieux
des mers pour enchanter les spectateurs et les lecteurs
les plus divers.
Les marins continuent, comme les sirènes, les morganes et
les rois et génies des mers, à "marcher sur la
mer", à écouter les multiples paroles de l’océan,
à regarder et à lire ses mouvements constants et à lui
répondre, désireux qu’ils sont de vivre avec lui.
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