accepte généralement l'idée que c'est avec la révolution
industrielle les émissions de gaz à effet de serre comme le
dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane ont commencé à influer sur le
climat terrestre.
Mais les travaux de William Ruddiman de l'Université de Virginie, présentés
lors du congrès de l'American Geophysical Union, viennent aujourd'hui
bouleverser cette vision.
Pour le chercheur en effet, la stabilité relative du climat de ces
10000 dernières années n'a rien de normal.
En accord avec les cycles naturels de hausse et de baisse des niveaux de
dioxyde de carbone et de méthane, les concentrations atmosphériques de
ces deux gaz ont atteint un pic il y a 11000 ans, à la fin de l'ère
glaciaire du quaternaire.
Toutes deux ont ensuite décliné comme prévu et auraient dû continuer
à le faire, conduisant à un nouvel âge de glaces il y a environ 4000
à 5000 ans.
Au lieu de cela, le niveau de CO2 a commencé à remonter il y a déjà
8000 ans tandis que celui de méthane a connu la même inversion de
tendance il y a 5000 ans.
Ces phénomènes seraient liés, pour le premier, à la déforestation
en Europe, Inde et Asie nécessaire à la transformation des terres en pâturages
et, pour le second, au développement de la riziculture en Asie du
Sud-Est.
Conjuguées, ces pratiques humaines auraient permis de contrebalancer le
refroidissement général.