L'albédo planétaire qui est de 30% est majoritairement dû à l'atmosphère puisque seuls 4% de l'énergie solaire incidente est réfléchie par la surface terrestre(soit une contribution d'un peu plus de 10% à l'albédo planétaire). Répartition de l'albédo planétaire pour une puissance solaire incidente de 100watts.
L'émission de la lumière diffusée se fait dans toutes les directions, mais pas avec la même intensité. |
On distingue différents types de diffusions selon la taille relative des cibles par rapport à la longueur d'onde de la radiation incidente. Comme nous le verrons dans la partie suivante, les radiations solaires situées dans l'Ultra-Violet sont absorbées dans la haute atmosphère si bien que l'on considère principalement les radiations visibles.
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La diffusion Rayleigh est la diffusion par les molécules. Taille de la cible : 10 nanomètres. Sa contribution à l'albédo planétaire est de 20%. La diffusion par les particules les plus grosses (taille très grande devant la longueur d'onde), par exemple les gouttes nuageuses de quelques microns ou les cristaux de glace de quelques dizaines de microns, peut être expliquée par les lois de l'optique géométrique. La diffusion par les particules plus petites dont la taille est de l'ordre de la longueur d'onde est plus délicate à étudier. On parle de diffusion de Mie.
La diffusion Rayleigh
C'est la diffusion de la lumière solaire (dans notre cas d'étude) par les
atomes ou molécules de l'atmosphère. Etudions un modèle simple constitué par
un atome d'hydrogène (1 noyau et 1 électron) soumis à une radiation électromagnétique
de longueur d'onde visible (0.6 micromètre par exemple). En l'absence de
radiation, le nuage électronique est centré sur le noyau. Mais en présence de
radiation, le nuage électronique est déformé et son barycentre ne coïncide
plus avec le noyau.
Dans ces conditions, il y a apparition d'un dipôle électrique qui oscille proportionnellement à la distance noyau - barycentre des charges négatives. La taille de l'atome est très faible devant la longueur d'onde de la radiation si bien que les variations spatiales du champ électromagnétique peuvent être négligées à l'échelle du nuage électronique. L'atome est alors soumis à la force magnétique et la force électrique. La première est négligeable devant la seconde. D'autre part, le noyau étant beaucoup plus lourd que l'électron, son déplacement est négligé devant celui de l'électron. La distance Noyau-barycentre du nuage électronique oscille au cours du temps à la même pulsation que celle de l'onde incidente.
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Un tel dipôle électrique oscillant rayonne un champ électromagnétique dont la puissance est donnée par la formule simplifiée à gauche. Cette formule nous montre que la puissance dépend fortement de la longueur d'onde incidente. Ainsi, le bleu est 16 fois plus diffusé que le rouge. On voit aussi que la puissance n'est pas émise avec la même intensité dans toutes les directions. Dans la direction du dipôle, la puissance est même nulle. Enfin la diffusion de Rayleigh peut être négligée dans l'étude de la diffusion du rayonnement thermique émis par la Terre car ce dernier est situé dans l'infra-rouge. La puissance diffusée est donc très faible. |
Le coucher de soleil
La couleur orange d'un coucher de soleil s'explique facilement. Lorsque le
Soleil est bas sur l'horizon, les rayons solaires effectuent un trajet beaucoup
plus long dans l'atmosphère que lorsque le soleil est au zénith. C'est
pourquoi un photon provenant du Soleil à son point le plus bas sur l'horizon a
une plus forte chance d'être diffusé qu'un photon provenant du soleil au zénith.
Or la théorie de la diffusion Rayleigh montre que les photons de courte
longueur d'onde (bleu) sont plus diffusés que les photons de grande longueur
d'onde (rouge-orange). Puisque les photons qui atteignent notre oeil lorsque
l'on regarde un coucher de soleil sont majoritairement des photons non diffusés
(notre oeil est dans l'axe du Soleil), ceux de courte longueur d'onde sont moins
nombreux que ceux des grandes longueurs d'onde.
Ainsi, le Soleil est rouge-orange à son coucher.
Le bleu du ciel
La couleur bleue du ciel est due aux mêmes phénomènes que la couleur orange
d'un coucher de soleil. Quand on regarde le ciel ailleurs que dans l'axe du
Soleil, ne nous parviennent que des photons qui ont été diffusés. Or comme
les photons bleus sont 16 fois plus diffusés que les photons rouges, le ciel a
une couleur bleue.
La diffusion de Mie
La diffusion de Mie désigne la diffusion par des particules dont la rayon
oscille entre 0.1 et 10 fois la longueur d'onde. Cette théorie est complexe et
des résultats quantitatifs ne sont obtenus qu'avec des particules sphériques.
La puissance diffusée est maximale lorsque la longueur d'onde est proche du
rayon de la particule. Contrairement à la théorie de Rayleigh, la puissance rétro-diffusée
est plus grande que la puissance diffusée dans la direction de l'onde
incidente.
La diffusion selon les
lois de l'optique géométrique
Lorsque la taille des particules cibles est très grande devant la longueur
d'onde, les lois de l'optique géométrique sont applicables. On étudie par
exemple la diffusion à travers une goutte d'eau précipitante (menant par
exemple à un arc en ciel) en appliquant les lois de Snells Descartes au passage
de dioptres sphériques séparant l'air et l'eau, 2 milieux d'indices différents.
II- L'absorption du rayonnement par les molécules de l'atmosphère :
Absorption moléculaire
Au cours de leur pénétration dans l'atmosphère, les photons solaires entrent
en collision avec les molécules atmosphériques et sont progressivement absorbés.
L'absorption du rayonnement par les molécules atmosphériques est intimement lié
à leurs caractéristiques énergétiques. Une molécule possède des niveaux énergétiques
discrets ou quantifiés associés à des états de rotation, de vibration ou de
configuration électronique.
Un photon peut être absorbé lorsque son énergie correspond à une transition entre le niveau fondamental et un de ces états excités. D'autre part, une molécule peut être dissociée par des photons dépassant l'énergie d'ionisation de la molécule. Il y a alors un continuum énergétique d'absorption au delà de l'énergie d'ionisation.
Ainsi, on peut distinguer 3 types d'absorption suivant l'énergie du photon incident : Ultraviolet : les molécules sont dissociées. L'absorption n'est pas quantifiée. Visible : les molécules changent de configuration électronique. L'absorption est quantifiée. Infrarouge : les molécules vibrent. L'absorption est quantifiée. Attention : l'atmosphère étant transparente au rayonnement visible, l'absorption dans le visible n'est pas représentée sur l'animation. |
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Absorption dans
l'ultraviolet (dissociation des molécules et recombinaisons)
L'absorption photonique suivie de la dissociation de la molécule a lieu quand
une molécule reçoit une energie supérieure à celle quelle peut absorber. Si
un photon plus énergétique est absorbé, l'excédent énergétique est
transformé en énergie cinétique de l'un des produits de la réaction
photochimique. Pour les molécules atmosphériques les niveaux seuils de
dissociation se situent dans l'Ultra-Violet.
Les réactions photochimiques mettant en jeu l'absorption dans l'UV se manifestent par une action thermique sur le milieu atmosphérique. En effet, les photodissociations sont en général suivies de réactions chimiques de recombinaison qui libèrent de l'énergie sous forme de chaleur. Ce processus est capital dans la stratosphère (voir structure de l'atmosphère) qui est chauffée par les réactions de recombinaison de l'ozone et de l'oxygène moléculaire. Les radiations solaires dans le domaine de l'U.V. sont totalement absorbées :
Dans la mésosphère pour les radiations U.V. les plus énergétiques
(longueur d'onde inférieure à 170nm) par N20 et l'oxygène moléculaire. Dans la stratosphère pour les radiations U.V. les moins énergétiques par l'oxygène moléculaire et l'ozone. Les molécules d'ozone (3 atomes d'oxygène) et d'oxygène moléculaire (2 atomes) perdent des atomes en absorbant les ultraviolets et les atomes éseulés se recombinent soit en ozone soit en oxygène moléculaire parce qu'un seul atome d'oxygène n'est pas stable dans l'atmosphère. |
Absorption dans
l'infrarouge (vibration des molécules)
Les photons du domaine du visible ne sont pas absorbés par l'atmosphère (ou très
légèrement par l'ozone) et sont donc uniquement diffusés. De plus dans le
domaine de l'infrarouge lointain, les photons émis par le Soleil deviennent
moins nombreux que ceux émis par la Terre. Dans ce domaine l'absorption des
photons est due à la transition depuis l'état fondamental vers un niveau de
vibration de la molécule. Ces niveaux dépendent de la molécule considérée,
une même molécule peut donc avoir plusieurs bandes d'absorption correspondant
à différents niveaux de vibration.
Exemple de la molécule de CO2. La molécule de CO2 possède 4 modes de vibrations différents : 2 modes dits d'"étirement". |
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2 modes dits de "pliage". Il faut différentier les modes suivant le plan du mouvement. |
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Comme dans le cas d'un ressort, il est moins coûteux en énergie de tordre la molécule que de l'étirer. C'est pourquoi la longueur d'onde des photons réalisant la transition entre l'état fondamental et l'état excité sera plus faible pour les modes d'étirement que de pliage.
Cependant, le mode A d'étirement n'induit pas de moment dipolaire électrique au sein de la molécule. En effet, les atomes d'oxygène (rouge) portent une légère charge négative alors que l'atome de carbone (bleu) porte une légère charge positive. Dans le mode A, le barycentre des charges reste fixe, alors que dans les 3 autres modes, le barycentre oscille. L'oscillation de ce moment dipolaire est une condition nécessaire à l'absorption d'un photon. Donc, parmi les 4 modes de vibration, seuls les modes B, C et D sont associés à des bandes d'absorption. Finalement, sur un diagramme énergétique, on devrait trouver une bande d'absorption associée au mode B et à une longueur d'onde plus élevée, une bande associée aux 2 modes C et D (ces 2 modes ayant la même énergie). Le spectre d'absorption du CO2.
De nombreux autres gaz absorbent dans le domaine de l'IR. Il s'agit principalement de CO2, H2O (bandes à 2,5 et 6,5 micromètres), le méthane (CH4), les CFC, N2O... Ces molécules sont appelées communément gaz à effet de serre car elles absorbent dans le domaine d'émission thermique de la Terre puis réemettent en se désexcitant un photon à la même longueur d'onde mais dont 1 sur 2 est dirigé vers la Terre et la réchauffe. Les molécules diatomiques majoritaires telles que l'azote et l'oxygène moléculaires ne possèdent pas de moment dipolaire oscillant responsable de l'absorption dans l'IR. Elles ne sont pas des gaz à effet de serre.
Absorption du rayonnement infra-rouge émis par la Terre
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Sur cette figure est représenté le spectre en longueurs d'onde de
la lumière émise par le système Terre-atmosphère vers l'espace. En
pointillés sont représentées les courbes d'émission des Corps Noirs
à différentes températures. Vapeur d'eau : bande centrée à 6.25 micromètres. Ces molécules absorbantes émettent à leur tour un rayonnement électromagnétique à cette longueur d'onde, dont l'amplitude est fixée par la courbe de Planck du Corps Noir à la température locale. Deux cas différents sont alors à distinguer suivant l'altitude des molécules : |
L'altitude est supérieure à 30km : la
couche n'est pas influencée par l'émission des couches supérieures ou
inférieures. En première approximation, l'énergie émise est
directement rayonnée vers l'espace. Ainsi l'émission stratosphérique du CO2 et de l'ozone est maximale là où la température est maximale soit à la stratopause. La stratosphère se refroidit donc au même endroit qu'elle se réchauffe. |
L'altitude est inférieure à 30 km : les
couches supérieures absorbent les radiations montantes émises par les
couches inférieures. L'émission vers l'espace est effectuée par les
molécule les plus élevées. Ce dernier point est particulièrement observable avec la vapeur d'eau : si la haute troposphère est sèche, l'émission vers l'espace à 6.25 micromètres est effectuée par les molécules de vapeur des basses couches. Ces basses couches étant chaudes, l'émission sera forte. Au contraire, si la haute troposphère est humide, l'émission vers l'espace à 6.25 micromètres provient des couches froides et elle sera faible. |
RESUME :
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L'émission suivant l'absorption des radiations telluriques par les molécules des gaz à effet de serre se fait dans toutes les directions. Une partie du flux émis est donc dirigé vers la Terre au lieu de s'échapper vers l'espace. Ce flux descendant s'ajoute au flux solaire incident et permet à la température terrestre d'atteindre 15°C (en moyenne) contre -18°C en absence d'atmosphère absorbante |
BILAN RADIATIF :
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LES MOUVEMENTS DE L'ATMOSPHERE :
Les gaz et les nuages qui constituent l'atmosphère ne sont pas fixe, ils se déplacent perpétuellement parfois d'une manière peu sensible et parfois d'une manière violemment destructrice. Les mouvements de l'atmosphère sont intimement liés avec le phénomène de réchauffement décrit plus haut, dans la troposphère (qui concentre 80% des gaz de l'atmosphère) la chaleur vient du sol car le rayonnement solaire traverse ces gaz sans être absorbé. Nous avons vu dans le chapitre précédent les trois moyens dont la chaleur dispose pour se transmettre : la conduction, la convection et les rayonnements. Dans la troposphère la chaleur chauffe les gaz qui montent en rayonnant leur chaleur, qui retourne vers la surface et réchauffe les gaz de la couche supérieure, le cycle ne s'arrétant qu'avec la fuite des rayonnement vers l'espace quand plus rien ne les en empèche.
Le principe de circulation de Hadley : Le rayonnement solaire est maximum à l'équateur, l'atmosphère plus chaude à l'équateur qu'aux latitudes voisines est aspirée vers le haut. La vapeur d'eau forme des nuages à haute altitude dans les régions équatoriales et l'air sec redescend à plus haute latitude, formant une cellule de Hadley. L'air sec redescend au niveau des tropiques ce qui provoque la formation des grand déserts. Le même cycle se répète dans les régions tempérée et dans les régions polaires. |
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Cependant, la Terre tourne sur elle-même, ce qui influence les mouvements des masses d'air, c'est la force de Coriolis. Des objets fictivement lancés des pôles sembleraient virer vers l'ouest à mesure que la Terre tourne vers l'est. Cette force fait donc tourner les masses d'air, ce qui est la base de tous les phénomènes climatiques. Remarque : La force de Coriolis est inversée dans les deux hémisphère, c'est pour cela que les cyclones ne tournent pas dans le même sens s'il sont au nord ou au sud. De même, l'eau qui s'écoule dans un siphon ne tourne pas dans le même sens non plus. |
La théorie se trouve de plus compliquée par
plusieurs choses :
- La Terre est inclinée sur son orbite, ce qui modifie les doses de radiations
régulièrement et entraîne le phénomène des saisons.
- Les masses continentales et océaniques ne sont pas symétriques, les
mouvements convectifs sont donc modifiés car l'océan n'absorbe pas les
radiations de la même manière que le continent.
- Il se trouve sur les continent des chaines de montagnes parfois très élevées
qui bloquent le passage d'importantes masses d'air chargée d'humidité, le
versant dans les nuages est rendu très humide alors que le versant opposé se
trouve asséché.
Les grandes tendances climatiques sont déterminées dans un premier temps par les mouvements convectifs au sein de la troposphère mais elles se trouvent complexifiées au niveau régional en fonction de nombreux paramètres.
http://13millennium.com/encyclo/frencyp25.htm