Une autre question survient assez fréquemment dans le "dossier climatique" : n'aurions nous pas d'autres influences sur le climat que l'augmentation de l'effet de serre ? En fait il s'avère que nous en avons beaucoup d'autres, mais, actuellement, toutes les autres sont secondaires en regard de l'augmentation de l'effet de serre, à l'exception des émissions d'aérosols dont l'effet n'est pas négligeable sur le climat
l'homme peut avoir une influence notable sur le cycle local de l'eau, et donc sur le climat local, soit en mettant un barrage en eau (cela s'est constaté dans le cas du barrage d'Assouan, en Egypte), soit en supprimant une étendue d'eau existante (dans le cas de la Mer d'Aral par exemple). Une perturbation du cycle local de l'eau (dans le sens d'un assèchement) se constate aussi à la suite du défrichement d'une forêt (de la déforestation, donc).
la concentration urbaine crée des augmentations locales de température, particulière
ment la nuit, d'une part à cause d'un usage localement important de l'énergie (chauffage en hiver ou de climatisation en été, circulation intense, etc), et d'autre part à cause de l'inertie thermique des bâtiments,
La désertification modifie le pouvoir réfléchissant des surfaces touchées, en général en l'augmentant (une forêt est souvent plus sombre, donc absorbe mieux l'énergie solaire, qu'une surface agricole). Or en augmentant la réflexion de l'énergie solaire, on diminue le chauffage du sol, ce qui a un effet sur le climat local,
la mise en culture d'une forêt a le même effet : une forêt est en général une surface moins réfléchissante pour le soleil qu'un champ ou une pririe.
Peut-on comparer tous ces effets ?
Tous les facteurs de varation du climat mentionnés ci-dessus, qu'ils soient "naturels" ou d'origine humaine, ne se produisent pas au même rythme (l'effet climatique de la dérive des continents, en un siècle, n'est pas très important !). Les scientifiques qui travaillent sur le climat ont bien sûr regardé comment se comparent ces effets entre eux à l'échelle du siècle, et comment ils se comparent à l'augmentation de l'effet de serre.
La conclusion est pour le moment claire : l'effet de serre d'origine humaine est devenu le premier facteur de variation du climat, et pourrait l'être de plus en plus à l'avenir.
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Sur les graphiques ci-dessus, on a superposé l'évolution de la température moyenne obtenue par les mesures (en rouge) depuis 1860 et de celles obtenues par les modèles (en gris) :
Outre le fait que les modèles reproduisent à peu près fidèlement les évolutions globales si l'on tient compte de tous les paramètres, il est évident que les modèles ne savent pas reproduire l'évolution des températures sans faire intervenir les émissions d'origine humaine : le réchauffement observé depuis 30 ans semble bien être, avec une probabilité très faible de se tromper, pour l'essentiel la conséquence des émissions de gaz à effet de serre, les variations naturelles récentes n'engendrant pas des effet de la même ampleur.
Source : GIEC, 2001 |