Notre partie du Saint-Laurent, appelée aussi Estuaire Maritime se compose de couches successives d'eau. Nous retrouvons, en surface, l'eau douce de nos lacs et rivières (de 0 à 25 mètres), flottant sur la couche intermédiaire glaciale. Cette couche d'eau se maintient entre 0 et 14° C. Ensuite, nous retrouvons une couche intermédiaire, glaciale (-1 à 2° C), d'une profondeur de 25-40 à 150 mètres. 30% de cette couche serait alimentée par les eaux froides du Labrador. Salée à 33%, elle est donc riche en sels nutritifs.

Enfin, tout au fond du fleuve, circule un courant d'eau relativement froid, 2 à 5° C. Très pauvre en oxygène, ce courant arrive directement de l'Atlantique et prend 5 à 7 ans à arriver à destination.
C'est donc cet amalgame de courants, propice à la formation du krill, qui amène les baleines à la recherche de nourriture.

 

Mais comment expliquer l'énorme concentration de krill à cet endroit?
Ces organismes y seraient transportés depuis le golfe. Se cachant pendant le jour et se nourrissant la nuit, ils migreraient à la verticale entre les eaux de surface.
Comme ils vivent dans la couche qui s'amène lentement vers nous, ils finiraient par frapper un mur naturel et remonter à la surface.

Vous comprenez maintenant pourquoi il y a des baleines dans l'estuaire maritime, allons donc à la rencontre de ces géants des mers...

Autrefois, on croyait que c'était de l'eau, et non de l'air, qui sortait de la tête des baleines. Chaque mammifère marin est facilement reconnaissable à son souffle distinct. Encore faut-il avoir certains facteurs de notre côté. Le vent peut interférer mais aussi notre position par rapport aux cétacés. Par temps froid, il est beaucoup plus visible. Les cétacés de plus petites tailles ont aussi un jet mais beaucoup moins observable et sans forme reconnaissable.